Eh oui, nous sommes déjà le 15 novembre, à la moitié donc de l’édition NaNoWriMo de cette année.
Il y a deux semaines, je vous parlais de mes objectifs pour ce challenge, et je reviens aujourd’hui pour faire un petit bilan à mi-parcours.

Résumé des épisodes précédents
Si vous avez manqué, ou eu la flemme, de lire mon article précédent, je participe à NaNo en tant que « rebelle » cette année. Mon objectif n’est donc pas d’atteindre les fatidiques 50 000 mots, mais plutôt de consacrer 30 heures à l’écriture dans le mois.
Sachant que la dernière fois que j’ai réussi un « vrai » Nanowrimo, j’y avais plutôt passé dans les 80 heures, c’est un objectif plutôt tranquille pour moi. En même temps, on ne peut pas dire que j’ai été très assidue au cours des deux dernières années, il faut bien recommencer quelque part.
Les chiffres
Aujourd’hui, date à laquelle j’écris cet article (mais pas date à laquelle je le publierai, je triche un peu), je suis au cours de ma dix-septième heure d’écriture. Je suis donc un peu en avance, sans que cette avance ne soit démesurée.
Pour l’instant, le rythme a été assez confortable. Mon emploi du temps s’est plutôt bien goupillé et j’ai eu du temps pour écrire tous les jours, j’ai donc pu « faire mon heure » tous les soirs, un peu plus ou un peu moins selon les cas, sans trop me fatiguer. Et j’ai réussi à écrire réellement « tous les jours », sans faire d’impasse.
J’ai passé les premiers jours à écrire et publier mon article, j’ai aussi réservé une soirée pour brainstormer et écrire un brouillon de script pour un cadeau d’anniversaire, en dehors de cela, j’ai surtout travaillé sur mon second roman, Rêveuse.
Je pensais commencer par une longue phase de relecture, puisque je n’y avais pas touché depuis plusieurs mois, et que j’ai la mémoire d’un poisson rouge (vous voyez Dory du Monde de Némo ? c’est moi). Finalement, ça ne s’est pas tout à fait passé comme ça. J’ai commencé à relire, à corriger deux ou trois coquilles et tournures maladroites (j’ai inventé le « flan de falaise », et trouvé ça très mignon) et, presque sans m’en rendre compte, j’ai commencé à mettre vraiment les mains dans le cambouis…
Les bonnes surprises
Je disais dans mon article précédent à quel point ma reprise de l’écriture avait été difficile cette année (à part quand j’avais 40 de fièvre), parce que j’avais l’impression, excusez ma grossièreté, de n’écrire que de la merde.
Le bon côté là-dedans, c’est que j’ai été plutôt agréablement surprise dans ma relecture.
Un premier jet en mode gruyère
J’ai commencé Rêveuse en 2018, mais l’écriture de ce roman a été plutôt chaotique. J’avais essayé de le planifier et de l’écrire tout bien correctement du premier coup (ou en tout cas aussi bien qu’un premier jet puisse l’être), mais ça ne s’est pas passé comme prévu. Même si j’ai réussi à déterminer qui étaient mes deux héroïnes, un bonne partie de mon univers et de mon histoire, je n’ai vraiment réussi à « connaitre » mon histoire qu’après avoir déjà écrit et réécrit peut-être 80 ou 100 000 mots. C’est seulement à ce moment-là que mon concept (et notamment ma religion/ système de magie qui est un élément central de l’histoire) a fini par se solidifier, avec les derniers éléments de l’histoire : la relation entre mes protagonistes, et l’identité du coupable, vu que même quand j’écris de la fantasy, je ne peux pas m’empêcher de la transformer en enquête.
Résultat, lorsque j’ai fini mon premier jet en janvier 2021, il s’agissait plutôt d’un « jet 0 » qui n’avait pas grand chose d’un vrai roman, puisque le début ne collait plus du tout avec la deuxième moitié que je venais d’écrire.
La chasse au lieu commun
En 2022, je me suis attelée à la tâche de recoller les morceaux, et surtout de réécrire un début à mon roman, qui corresponde à ce qui passe ensuite. Ma première relecture avait été douloureuse, parce que ce que je relisais ne collait plus avec mon roman, et surtout parce que justement il ne restait dans ces passages que ce dont je voulais me débarrasser : les idées « placeholder » (un terme qu’on utilise en informatique pour désigner un truc qu’on met là en attendant de trouver mieux) qui ne sont là que parce que c’est le premier truc le plus basique qui vous est passé par la tête. Dans mon cas par exemple, c’était une religion monothéiste avec une déesse de la lune et une esthétique ultra basique.
Et attention, je ne dis pas qu’on ne peut pas écrire un roman passionnant avec une déesse de la Lune ! Simplement, ce n’est pas le roman que je veux écrire, et ce que j’avais fait de ce concept n’avait à mes yeux aucun intérêt.
Il est possible que ma nouvelle idée paraisse stupide ou ennuyeuse ou déjà vue, mais ce qui importe pour l’instant, c’est qu’elle m’enthousiasme moi et qu’elle me fasse rêver.
Un semblant de structure
Et donc j’ai eu la très bonne surprise en relisant mes efforts du printemps de me rendre compte que mon roman avait maintenant un vrai début ! Bien sûr, il n’est pas parfait, les descriptions et la présentation des concepts arrivent dans le désordre, il y a encore des trous dans l’histoire, et je n’ai pas encore fini de remplacer certaines scènes par leurs nouvelles versions (notamment les scènes de Rêve, qui font un peu tout l’intérêt de l’histoire), mais au moins ça commence à ressembler à quelque chose ! Suffisamment pour que le moment où je pourrai envoyer une toute première version à mon « alpha-lecteur » ne me paraisse plus si éloigné.
Et même si je n’ai pas été ultra-productive pendant les deux dernières semaines, j’avance malgré tout, scène par scène, paragraphe par paragraphe, et ça m’avait manqué.
Je suis quelqu’un qui doute beaucoup (trop) et je dois reconnaître que c’est un soulagement énorme d’avoir à la fois un concept solide, et qui me plait vraiment, et quelque chose qui commence à ressembler à un premier jet « sérieux »…
Tiens, je finis ma session d’écriture du 15 et j’ai même fait du zèle, je suis à 17 heures et 15 minutes 🙂
Parce que tout n’est pas rose…
Malgré tout, mon avancée et ma productivité a été quelque peu mitigée, surtout la deuxième semaine.
Grosse fatigue
Mon boulot n’est pas de tout repos dernièrement, et j’ai fini 90% de mes journées de travail crevée et vaguement migraineuse. Heureusement, jamais assez pour m’empêcher d’écrire, mais ça ne m’a pas trop encouragée à faire des heures supplémentaires. A côté de ça, le mois de novembre n’est jamais le meilleur pour moi (dépression saisonnière, tout ça tout ça), et j’ai eu du mal à me reposer malgré les ponts à répétition.
Hier, je me demandais comment j’allais tenir jusqu’aux vacances de Noël, mais il semblerait que ça aille déjà mieux. Avec un peu de chance, le plus difficile est passé.
Plaisir coupable
Il faut que je vous fasse un aveu. Je fais des infidélités à l’écriture en ce moment.
Pendant le weekend prolongé de la fin octobre, j’ai eu une idée d’application mobile. C’est une idée que j’avais déjà eu il y a un an ou deux, mais elle a fait un grand retour (à un moment où je devais accomplir une tâche pour laquelle cette application aurait été bien plus pratique, forcément) et j’ai eu du mal à m’en débarrasser.
Et comme je bosse dans l’informatique et que j’ai fait plusieurs années de développement (même si j’ai absolument 0 expérience en développement mobile), je me suis dit que je n’avais qu’à essayer de la faire moi-même. Je ne vous annonce pas que je vais quitter mon boulot pour lancer ma boite et vendre mon appli pour des millions à Meta dans 6 mois, hein. Pour le moment, je m’amuse surtout à découvrir le développement mobile, et à faire mumuse en mode « ouh, regarde, je peux appuyer sur un bouton et il se passe un truc ! ». Je n’ai pas du tout les compétences techniques suffisantes pour faire une appli commerciale à grande échelle. Mais pour être franche, pour l’instant, ça m’amuse d’imaginer mon propre concept et de le matérialiser, tout en apprenant quelques trucs qui pourraient me servir professionnellement au passage.
Comme toujours, je suis coupable de mon goût pour l’apprentissage de choses nouvelles.
Mais il y a plusieurs mauvais côtés à cela. D’abord, une fois que j’ai fini mon heure d’écriture, j’enchaine sur une heure ou deux de bidouille sur mon appli, ce qui encore une fois ne me motive pas à faire des heures sup sur mon roman, et je pense, ne m’aide pas non plus à me reposer tellement de ma journée de boulot (en plus j’en rêve la nuit !). Pour moi, le développement est plus « facile » que l’écriture parce que la plupart du temps je peux quand même faire autre chose en même temps, mais ça reste une activité intellectuelle très prenante.
Et d’un autre côté, quand je suis bien engagée dans un projet créatif, j’ai tendance à y penser dans mes moments de creux, quand je suis sous la douche, quand j’attends mon RER, etc, et c’est dans ces moments là que j’ai mes meilleures idées. Le fameux concept qui manquait à mon roman, je l’ai trouvé sur le quai du RER en rentrant du boulot. Sauf qu’en ce moment, dans ces moments de creux, c’est à mon appli que je pense, et pas à mon roman. C’est comme ça que je me suis relevée hier soir à 1h du mat pour aller chercher mon téléphone et prendre quelques notes, sur mon appli et pas sur Rêveuse.
Alors oui, je pourrai mettre en pause l’appli pendant le temps de NaNoWriMo et reprendre plus tard, mais je n’en ai pas très envie. Je suis dans le meilleur moment d’un projet, celui où on fourmille d’idées, celui où tout est nouveau et amusant, et j’ai envie d’en profiter. Pour être honnête, j’ai même failli changer mon fusil d’épaule et décider de consacrer mon NaNoWriMo au développement (il me semble qu’il y a des « rebelles » qui comptent leurs lignes de code de la même manière qu’ils comptent de la fiction), mais ce n’est pas la peine. De cette manière, j’avance malgré tout sur mon roman. Pas très vite, mais j’avance.
Et pour une fois j’ai l’impression que je pourrais continuer comme ça même au-delà de novembre, et c’est ce que je voulais : reprendre une discipline.
Donc finalement, je ne m’en sors pas si mal que ça ! Et dans le pire des cas, j’aurai quand même écrit, et obtenu de nouvelles compétences…
Et vous, est-ce que vous participez à NaNoWriMo cette année ? Où en êtes-vous à mi-parcours ? Est-ce que vous tenez la route ? Est-ce que ce mois de novembre vous a aussi réservé des surprises ? Dites-nous tous dans les commentaires ?