Léa du Bazar de l’Imaginaire a créé un tag sur les livres qui nous ont donné envie d’écrire. Alors, oui je sais, c’était y a des siècles (y a un mois et demi quoi), mais c’était NaNoWriMo à ce moment-là et je ne voulais pas me disperser…
Donc voilà, mieux vaut tard que jamais, et c’est le premier tag auquel je réponds sur mon blog, je suis toute excitée !

Les livres et moi
Répondre à ce tag n’est en fait pas très facile pour moi. Je lis énormément, et je n’ai pas une très bonne mémoire. Il m’arrive d’oublier des livres que j’ai pourtant adoré. Je ne suis aussi pas quelqu’un qui est facilement « fan ». J’aime tout, j’ai du mal à choisir… Donc pardonnez-moi si j’ai tendance à citer un peu plus d’un livre, on va dire que c’est du bonus^^.
I) Les livres qui m’ont parlé d’écriture
Je vais avoir du mal à ne pas citer les Quatre Filles du Docteur March ici. Je l’ai lu, mais j’ai surtout vu le film environ un milliard de fois en cassette. Je ne pense pas avoir appris grand chose sur l’écriture en le regardant. La seule leçon que le film essaie de transmettre à propos de littérature, c’est qu’il faut écrire « avec son cœur » et pas essayer de suivre des modes littéraires, ce qui est probablement un bon conseil, mais pas exactement révolutionnaire non plus (la leçon que le livre s’efforce de transmettre, c’est qu’il ne faut pas oublier de lire la Bible tous les jours^^).
Mais Les Quatres Filles m’ont surtout fourni un modèle, là où la plupart des mes héroïnes de l’époque avait plutôt une épée qu’un stylo… Jo, c’était celle que je voulais devenir (parce que soyons franche, j’étais plutôt Beth que Jo^^).
L’autre livre qui m’a parlé d’écriture, c’est A la croisée des mondes de Philip Pullman. Oui, je sais, il n’y a pas la moindre mention d’écriture dans cette trilogie. Quand je l’ai lu, étant enfant, j’avais adoré les passages où Lyra utilisait l’aléthiomètre, cet instrument me fascinait. Récemment, je réfléchissais à mon processus d’écriture, et j’essayais de décrire l’état dans lequel j’écrivais le mieux (ce que certaines personnes appellent le « flow »), et ça m’a immédiatement fait penser aux passages sur l’aléthiomètre. Je ne sais pas si c’est un choix conscient de Pullman, un vrai commentaire sur l’écriture, mais c’est en tout cas une belle image. De toute manière, j’aurais été obligée de citer A la croisée des mondes dans cet article, toutes mes héroïnes de nouvelles et de rédactions se sont appelées Lyra pendant quelques années…
II) Les livres dont les personnages m’ont le plus marquée
Pour cette catégorie j’ai envie de parler de John Irving, qui fait partie de mes auteurs préférés. Je ne saurais pas dire exactement lequel de ses livres j’ai préféré, même si Le monde selon Garp doit être celui dont je me souviens le mieux. Ce que j’apprécie chez Irving, c’est que ses romans sont toujours contemporains (en tout cas tous ceux que j’ai lu), mais qu’il y a souvent un décalage dans les situations et les personnages, une dose d’étrangeté qui les font presque basculer dans un autre genre.
Ses personnages sont aussi très attachants. Le monde selon Garp suit par exemple le personnage titulaire depuis sa conception jusqu’après sa mort, et je me souviens avoir eu beaucoup de mal à abandonner ce personnage.
Irving a eu un impact non négligeable sur moi en tant qu’autrice (même si j’ai des souvenirs tristement vagues des livres que j’ai lu de lui, et donc l’envie immédiate de les relire), puisqu’il fait partie des deux inspirations principales pour mon premier roman. J’ai eu envie au départ de reproduire cette atmosphère à la limite du réalisme, mais je pense que je n’ai pas totalement réussi. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose : il faut trouver son propre style et le mien n’est peut-être pas complètement dans cette direction-là…
Pour être honnête, quand je pense aux personnages qui m’ont marquée, il y a aussi Patrick Bateman, le « héros » de American Psycho par Bret Easton Ellis. Dans ce cas précis, on est plus dans le traumatisme que dans l’attachement^^. Bateman est riche et beau, travaille probablement dans la finance, même si on ne sait jamais exactement en quoi consiste son métier à part à avoir la carte de visite la plus classieuse de tout son cercle de connaissance… Il est obsédé par l’équipement électronique dernier cri de son appartement (en tout cas dernier cri pour les années 90) et ses costumes. Accessoirement, il viole, torture et massacre des animaux, des sdfs, des prostituées (ou en tout cas il pense qu’il le fait, le roman n’est pas très clair sur la santé mentale de cette charmante personne). On peut dire tout ce qu’on veut, Bateman est « marquant ». Même s’il y a certainement une part de provoc dans ce roman (et une part de critique de la société américaine, consumériste et obsédée par l’apparence), il faut reconnaitre le travail de Ellis, qui arrive à vous faire suivre un personnage aussi horriblement horrible…
III) Les livres qui m’ont appris la narration
Ce sont les livres de conte qui m’ont le plus appris sur la narration. J’en ai lu des TONNES quand j’étais petite. Nous avions une collection de recueils de contes (dont j’ai malheureusement oublié le nom) que j’avais tous lus religieusement. J’ai partagé ma chambre avec ma petite sœur jusqu’à mon entrée au collège, et tous les soirs elle me demandait de lui raconter une histoire. Je pense lui avoir raconté « les 12 petits chevreaux » et « le bal des douze princesses » environ un milliard de fois… Je n’inventais pas vraiment d’histoire à l’époque mais j’ai bien intégré la structure narrative. D’ailleurs, ça a probablement bridé ma créativité, parce que quand je jouais avec un jouet donné, je n’inventais toujours qu’une seule histoire, celle qui collait avec les contes que je connaissais.
En dehors des livres de conte, je suis obligée de citer Pennac. Sa série Malaussène fait partie sans hésitation de mes livres préférés. Comme Irving, ses histoires sont contemporaines mais peuplées de personnages incroyables et d’histoires rocambolesques. Son héros Benjamin Malaussène est « bouc émissaire » de profession et se retrouve sans cesse suspect d’affaires de meurtres sans jamais en être coupable. La saga Malaussène pourrait être catégorisée comme étant policière, mais le héros ne fait non seulement pas partie des forces de l’ordre, mais en plus il n’enquête jamais vraiment. Ce n’est pas un de ces héros qui résolvent miraculeusement des enquêtes alors qu’ils auraient dû appeler la police dès les premières pages du roman. J’aimerais bien savoir comment Pennac réussit cet exploit ! Pennac est l’autre inspiration majeure de mon premier roman. S’il était ne serait-ce qu’à moitié aussi drôle et passionnant que la saga Malaussène, je serais tellement heureuse^^.
IV) Le chef d’œuvre qui m’inspire le plus
Cyrano de Bergerac. Voilà^^.
A chaque fois que je relis Cyrano, je trouve que chaque mot est un bijou, et j’en ai littéralement les larmes aux yeux par moments. J’aime le personnage, un héros totalement inconventionnel, à la fois humble et vantard (et laid ! ce qui est tellement rare pour un héros). J’aime l’histoire, tragique et absurde. Et le langage, oh mon dieu…
Disons que ce n’est pas un hasard sur mon personnage féminin principal s’appelle Roxanne^^.
Bien sûr, je pourrais ajouter Tolkien (oui, j’avais l’alphabet elfique sur un papier dans ma trousse au collège, geekette forever). Et les plus observateur.trice.s auront remarqué que je suis cachée derrière la version anglaise du Retour du Roi sur ma photo de profil^^.
Parmi les auteurs classiques, j’ai beaucoup lu Zola. Tout Zola, en fait. En tout cas j’ai lu l’intégralité des 20 tomes de Rougon-Macquart. Je serai bien incapable de dire pourquoi j’ai autant apprécié les œuvres de Zola, peut-être parce qu’elles décrivaient des milieux et des personnages très différents, vivant pourtant côte à côte.
V) Les livres qui m’ont donné le droit d’écrire
Je suis embêtée par cette question. Je ne crois pas avoir eu l’impression de ne pas « avoir le droit » d’écrire.
Techniquement la première « œuvre » qui m’a poussé à écrire doit être la collection des Alice de Caroline Quine, dont j’ai dû lire plusieurs dizaines (d’après Wiki, il y a 147 tomes, même si tous ne sont pas parus en France).
Ma première tentative de roman devait être un mélange entre Alice et le Club des 5, avec une histoires de chatons disparus (oui c’est mimi). Mais à l’époque, j’avais décidé rapidement que ma technique n’était pas au niveau de mes attentes et j’avais abandonné.
Mais ce qui m’a vraiment donné le droit d’écrire, c’est ma prof de français de 5éme, qui nous donnait des supers rédactions, et mes amies avec lesquelles j’écrivais souvent. J’ai donc presque envie de nominer pour cette catégorie Blue Moon, l’histoire Fantasy qui a rapidement tourné à la parodie que j’écrivais à euh 8 mains (c’est compliqué les multiplications) avec mes copines du collège.
Sinon, je pourrais citer Chuck Wendig, un auteur américain dont je suis le blog et dont j’ai lu tous les livres de conseil d’écriture. Ses conseils ont beaucoup influencé ma manière de concevoir le processus d’écriture, et probablement mon blog. Il a une approche du conseil d’écriture qui pousse les auteurices à « faire leur marché », à considérer les conseils mais ne jamais les appliquer sans réfléchir, et à expérimenter le plus possible. Je recommande ses bouquins (et ferai probablement un Utile ou pas ? sur le sujet)
Voilà pour les livres qui m’ont donné envie d’écrire ! Merci encore à Léa pour ce tag, je suis ravie de pouvoir participer ! Si vous aussi vous avez, ou voulez participer, n’hésitez pas à répondre ou à poster votre lien en commentaire !
C’est avec une honte infinie que j’avoue ne jamais avoir vu ou lu Les Quatre Filles du Docteur March. Donc, je vais le lire en 2019 !
Je suis trop contente de retrouver Pullman et Irving dans ta liste, moi aussi ce sont mes petits chéris. Cyrano de Bergerac, par contre, je suis jamais passée par là, mais tu m’as donné envie aussi !
Merci pour cet article !!
(je suis contente de voir que mon tag a fait des petits!!!)
Je te conseille beaucoup plus Cyrano que les Quatre filles du Docteur March, en tout cas en livre (même s’il n’est pas désagréable à lire, la morale de l’histoire est quand même très tournée vers la religion, ce dont on a beaucoup moins l’habitude de nos jours). Cyrano, non seulement c’est magnifique, mais en plus c’est pas très long, aucune excuse pour ne pas le lire !^^