J'y travaille

Une reprise laborieuse

Cela faisait un petit moment que je n’avais pas écrit d’article sur mes propres projets d’écriture. En partie parce que… ben ça n’avançait pas beaucoup^^. Mais je commence enfin à remettre le pied à l’étrier, et c’est l’occasion de donner quelques nouvelles.

Photo by Diego Gennaro on Unsplash

La Muse aphone : c’est parti pour une deuxième vague d’envois

Alors pour commencer, j’aimerais remercier ZiniZalma qui a écrit un super commentaire sur l’article où je parlais de ma recherche de maison d’édition, commentaire qui m’a un peu secoué les puces^^.

Premiers contacts avec l’édition

La Muse aphone, c’est mon premier roman, un policier que j’ai mis très très longtemps à écrire, mais que j’ai enfin envoyé à quelques maisons d’éditions en octobre de l’année dernière. J’ai fait cet envoi à un moment un peu compliqué pour moi, au moment où j’essayais désespérément de partir d’un poste qui m’épuisait depuis un an, et où j’étais en parallèle en train d’acheter mon premier appartement. Autant dire que ma fin d’année 2019 a été stressante, et mon début 2020 ultra chargé, entre nouveau job, cartons et emménagement. Ça devait se calmer en février, mais la suite n’a pas vraiment ressemblé à ce que j’espérais de mon année 2020 (comme pour… la terre entière, je pense).

Pendant cette période, je n’ai reçu que quelques réponses négatives. Logiquement, mars aurait été le bon moment pour lancer une deuxième vague d’envois. Cela aurait laissé suffisamment de temps après mes envois fin octobre et j’avais à peu près fini de déballer mes cartons. En plus, la période mars-avril-mai serait plutôt un bon moment pour envoyer des manuscrits, d’après un article que j’ai lu il y a un moment. Mais avec le confinement, je ne voyais pas vraiment l’intérêt de le tenter.

Un passage à vide

Pour être franche, c’était aussi une bonne excuse pour ne pas le faire. Je m’étais créé un super fichier de suivi des maisons d’édition, avec plein d’infos, mes dates d’envoi, les réponses, etc, et je n’avais pas du tout tenu ce fichier à jour. En fait, quand j’ai reçu le commentaire de ZiniZalma, j’étais incapable de dire combien de réponses j’avais reçues.

On a beau savoir que c’est normal de recevoir des refus, c’est difficile de ne pas remettre en cause la qualité de son travail. Difficile de ne pas se dire « à quoi bon écrire, puisque je ne suis pas au niveau ? ». Et attention, c’est très mauvais comme façon de penser, parce que de toute manière, on ne devient meilleur.e qu’avec la pratique ! Au contraire, ça devrait être une motivation pour écrire plus… Mais parfois, il y a un monde entre ce qu’on sait et ce qu’on ressent…

Je n’ai pas eu de grosse crise existentielle. Pas de « oh mon dieu je suis nulle, je devrais tout arrêter ». Par contre, je n’ai pas eu envie d’écrire, ni même de lire/regarder des choses en rapport avec l’écriture, ce que je faisais énormément avant, et encore moins de m’intéresser à l’édition. Oui, en gros je me suis bouché les oreilles en faisant « lalala » jusqu’à trouver le courage de me confronter  aux résultats de ma première vague d’envoi.

Merci donc à ZiniZalma de m’avoir donné la petite impulsion qui me manquait^^.

Le bilan

Dans ma première vague, j’ai contacté 8 maisons d’éditions, 3 avec un manuscrit papier, 5 par mail ou sur un formulaire internet. Il s’agissait uniquement de maisons d’édition plutôt grosses, puisque j’avais fait mon repérage directement sur les rayons en librairie (donc en tout cas des maisons avec une bonne distribution).

Sur ces 8 maisons, j’ai reçu 4 réponses négatives, 2 dès le mois de novembre (donc à peine un mois après mon envoi), 1 en janvier et 1 en février. Les 4 autres n’ont pas répondu.

Aucune d’entre elles n’étaient réellement personnalisé (et c’est surtout ça qui m’a déprimée, j’aurais aimé avoir au moins une réponse un peu plus personnelle, même négative).

Une seule d’entre elles étaient plus encourageante, celle de Harper Collins qui disait « Malheureusement, votre texte, en dépit de sa qualité, ne correspond pas à la ligne éditoriale actuelle de notre maison », pour me proposer un code pour me faire publier chez Librinova (comme Fleuve Éditions d’ailleurs). La formulation était encourageante, mais pour ce que j’en sais, tout le monde reçoit la même… Ça ne m’avance donc pas beaucoup.

Deuxième vague

Alors oui, à tête reposée, je sais que je n’ai envoyé que 8 manuscrits, peut-être à de trop grosses maisons d’ailleurs, et que ce n’est pas assez de refus pour mettre la clé sous la porte et me reconvertir dans l’informatique (je ne peux pas, c’est déjà mon boulot^^).

Donc j’ai passé les derniers jours à refaire du tri dans ma liste, à réorganiser mon superbe fichier excel, et surtout à refaire un tour d’horizon des différentes maisons qui éditent du policier. J’ai complété mon fichier avec d’autres maisons trouvées sur des listes spécialisées. Même si j’ai fait une vérification de surface (ne serait-ce que pour m’assurer que les soumissions étaient ouvertes, etc), il faut encore que je creuse un peu pour m’assurer de la solidité des plus petites. Il n’y a pas trop de doute pour les maisons que j’ai trouvées sur les rayons en librairie, mais les autres pourraient être à compte d’auteur par exemple, ce que je ne veux absolument pas, ou cacher d’autres vices de ce type. Par exemple, j’ai écarté celles qui n’avaient qu’une page Facebook, ou celles dont les couvertures m’avaient l’air trop amateur.

Je vais aussi relire les résumés et lettres de présentation que j’avais écrites pour m’assurer que je trouve toujours ça correct et je pense que je vais refaire un deuxième envoi, de l’ordre d’une dizaine de maisons (avec maximum 2 manuscrits papier, puisque j’en ai 2 qui m’ont été renvoyés). L’été n’est pas forcément le meilleur moment, mais je ne me vois pas attendre octobre prochain…

Edit : au moment où je relis cet article, j’ai déjà fait 3 nouveaux envois ! Et ce serait même 5 si le site qui gère les soumissions de beaucoup de maisons n’avaient pas décidé de me bombarder d’erreurs 403 hier soir^^.

Si ça vous intéresse d’avoir plus de détail sur tout le travail que j’avais fait pour mon premier envoi, j’ai écrit tout un article sur le sujet à l’époque…

Rêveuse : les affres de la Jardinière qui s’est crue Architecte

Mon autre projet en cours, c’est Rêveuse, mon deuxième roman, qui n’a pas grand chose à voir avec le premier. Le premier était un roman policier contemporain à la 1ére personne, avec un héros un peu sarcastique. Le deuxième c’est de la fantasy windpunk, avec deux héroïnes et deux points de vue. Oui, j’aime tester des choses nouvelles, et à l’échelle d’un roman, ça peut être un peu périlleux.

D’ailleurs, j’avais totalement improvisé le premier, et j’ai voulu tester de planifier le second, sur lequel j’ai travaillé principalement en novembre 2018 et novembre 2019. Et depuis, je galère. J’avais écrit 50 000 mots pour NaNoWriMo 2018 mais je m’étais concentrée sur la Muse Aphone dans l’année suivante. Pour NaNo 2019, j’avais retravaillé mon plan, dont je n’étais plus tellement sûre. Comme je l’ai expliqué au-dessus, la fin 2019 a été difficile pour moi, et même si je n’ai pas tenté d’écrire 50 000 mots, chaque mot supplémentaire a été une lutte.

Et j’espérais que ce ne soit qu’une histoire de fatigue, que le printemps 2020 me remettrait sur pied. Et effectivement, j’ai réussi à écrire une nouvelle fin mars, qui m’a fait retrouver le plaisir d’aligner les mots sans avoir l’impression de m’arracher chacun à la tenaille. J’étais prête à rattaquer Rêveuse

Et là, je bloque

Sauf que non. Je me suis remise au travail, mais les mots ne venaient toujours pas. J’ai essayé plusieurs choses. J’ai changé de narration, je suis repassée à la première personne qui m’est plus naturelle. J’ai recommencé à écrire sur papier ! Ce que je n’avais pas fait depuis… 2015 probablement. J’ai envisagé de transformer mon roman en réalisme magique. J’ai trainé des pieds, beaucoup^^. J’ai fait des brainstormings, utilisé la théorie des Big Five pour décrire mes personnages…

Au passage, je suis arrivée à la conclusion que je ne faisais probablement pas partie du club des Architectes, ces personnes qui planifient dans le détail leurs romans avant de l’écrire. Pourtant j’aimerais bien. La conclusion de cette période, c’est que ce que j’aime dans l’écriture c’est :

  1. Me laisser emporter par mon imagination en écrivant l’histoire, voir les personnages et les lieux apparaitre au détour des mots, comme si je lisais le livre que je suis en train d’écrire.
  2. Jouer ensuite au puzzle avec un premier jet tout tordu et remettre toutes les pièces dans l’ordre pendant la phase d’édition

Je sais que beaucoup d’auteurices froncent un peu des sourcils quand un Jardinier déclare que faire un plan ôte toute la « magie » de l’écriture, mais il semblerait que ce soit mon cas. Si je sais déjà ce qu’il va se passer, j’ai l’impression que ce n’est pas intéressant, et je n’ai pas envie de l’écrire. Bizarrement, je n’ai pas ce problème pendant l’édition, mais je pense que c’est parce que j’approche l’édition comme de la résolution de problème. Et l’édition est rassurante pour moi, puisqu’à cette phase, j’ai un roman. Un mauvais roman, mais un roman quand même^^.

Raffinement de mon concept

Le problème de ne pas pouvoir écrire un plan et s’y tenir, c’est que tout devient mouvant. Il me semble que j’en ai déjà parlé dans un autre article, mais j’ai l’impression qu’il me faut du temps, beaucoup de temps pour fixer vraiment le concept de mes romans. Pour mon premier roman, il a fallu que je lise le blog d’un expert judiciaire en informatique. Pour le second, tout tourne autour d’un concept de magie basée sur les rêves, mais mon système de magie n’est pas encore tout à fait sec.

Heureusement, une nouvelle séance de brainstorming m’a permis d’avancer, de savoir ce que j’ai vraiment envie d’écrire, et ce nouvel angle… remet bien sûr en cause une bonne partie de ce que j’avais écrit en 2018 puis modifié en 2019. Forcément. Mais ça me plait beaucoup plus et c’est l’essentiel.

En tout cas, suite à ce brainstorming, j’ai réussi à écrire de nouveau avec plaisir, sans me forcer.

Et je vais sûrement faire un petit article sur les blocages en écriture d’ici pas trop longtemps^^.

Pas de Camp NaNoWriMo en juillet

Dans ce blog, je parle beaucoup de NaNoWriMo. C’est normal, puisque je pense que sans ma première participation en 2015, je n’aurais pas un roman en recherche d’édition aujourd’hui. Mais si je trouve le concept génial, je ne suis pas non plus une fanatique : pour moi, c’est surtout une excellente opportunité pour avancer et se dépasser, si on sait en tirer partie (j’ai même écrit un article sur le sujet : Comment réussir NaNoWriMo à tous les coups^^). Récemment, mes participations ont plutôt été basées sur un décompte d’heures plutôt qu’un décompte de mots. Je n’écris pas très vite, et même si j’attends toujours mon objectif, il m’arrive souvent d’en ressortir un peu brûlée.

Et fin juin, j’ai retrouvé le plaisir de réussir à écrire parce que j’en avais envie, sans que ce soit un objectif, sans me chronométrer, sans compter les mots, bref sans me mettre la pression. Et tristement, ça faisait un moment que ça ne m’était pas arrivé.

Et j’ai eu envie de conserver ça le plus longtemps possible : essayer d’écrire, juste pour le plaisir. J’espère que ça va durer… Du coup, je sèche le Camp NaNoWriMo de juillet… Techniquement, ce mois de juillet est déjà une réussite puisque j’ai envoyé La Muse aphone à plusieurs maisons supplémentaires. On va voir si j’arrive à prolonger cet exploit en avançant sur Rêveuse

Tellement de questions…

Et vous, comment se passent vos projets ?

Est-ce que vous avez tout de suite su si vous étiez plutôt Architecte ou Jardinier ? Est-ce que vous cherchez encore votre voie ?

Est-ce que vous faites aussi des envois aux maisons d’édition malgré la pandémie ? Est-ce que vous pensez qu’il vaut mieux attendre ? Dites-moi tout !

 

6 réflexions au sujet de “Une reprise laborieuse”

  1. Merci de me citer Hiera , çà me fait très plaisir ! je suis ravie de voir que mon petit message t’a boostée mais je suis sure que tu te serais motivée de toi même, il fallait juste digérer un peu tout cela . Tiens nous au courant !

    1. Merci à toi ! J’en ai envoyé deux de plus déjà, une fois que le site qui gère beaucoup de formulaires a été réparé… On verra ce que ça donne ! Je vais peut-être faire deux envois papier aussi, mais il faut que je rachète des timbres et des enveloppes et tout ça, ça demande un peu plus de logistique.

  2. Contente de lire des nouvelles ! C’est super que tu aies réussi à reprendre la plume. On croise les doigts pour cette nouvelle série d’envois.
    J’espère aussi que tu parviendras à garder cet élan dans l’écriture et que Rêveuse trouvera un jour son existence^^ Bon courage pour la suite !

    Réponses aux questions :
    Personnellement, je suis lancée dans le camp Nano mais avec la même chose que je fais depuis —- j’arrête de calculer, c’est trop déprimant —- longtemps : corriger mon manuscrit. J’ai décidé que c’était la der avant de tenter l’envoi en maison d’édition (oui, ça fait des mois que je me répète^^). Pandémie ou pas, je pense que j’enverrai quand ce sera prêt. C’est histoire de « conclure » cette aventure et passer « mentalement » au projet suivant.
    En même temps, je commence déjà à réfléchir cette future histoire. Justement, j’ai décidé de la planifier aux petits oignons. J’ai acheté l’Anatomie du Scénario de John Truby pour essayer de mieux bosser le côté « organique » de ce récit. J’espère que je ne bloquerai pas XD Et j’ai prévu quelque chose à faire au cas où : corriger le tome 2 de mon premier projet !… je me fatigue parfois.
    Je suis entrée dans l’écriture sans connaître les termes de jardinière/architecte. J’avais une liste d’évènements clefs au départ, j’ai fait mes fiches personnages pendant le premier jet (voir après)… pour découvrir que je n’étais pas douée pour les fiches. Aussi, mon « plan » initial s’est étoffé avec le temps et la pratique.
    Je pense que c’est comme beaucoup de choses : jardinier et architecte sont les extrémités d’un spectre sur lequel j’évolue, en fonction de moi à un instant T et des projets sur lesquels je travaille.

    1. Merci pour ton commentaire ! Contente de voir que je ne suis pas la seule à envisager de contacter des maisons d’édition en ce moment, ça me rassure^^. Je suis totalement d’accord que le côté planification/improvisation est un spectre et pas juste une dichotomie. C’est même encore plus compliqué que ça parce que « planifier » ne veut même pas dire la même chose pour beaucoup de gens. Par exemple, il me semble que c’est Brandon Sanderson qui dit qu’il planifie son intrigue, mais qu’il improvise ses personnages. Le truc c’est d’arriver à trouver un processus qui fonctionne à peu près (au moins pour le roman en cours…). Pour l’instant, je me cherche encore^^

  3. Je n’avais pas vu cet article ! Je me disais justement ces jours-ci que ça faisait longtemps que je n’avais pas eu de tes nouvelles. J’ai bien fait d’aller voir 🙂
    C’est super que tu aies repris goût à l’écriture, même si ce n’est pas du tout agréable de passer par une phase de vide avant d’y revenir. J’espère que tu vas rester sur cette belle lancée et surtout que ton roman finira par trouver éditeur à son pied ! (euh…) J’ai vraiment hâte de pouvoir le lire en tout cas, et Rêveuses encore plus 🙂 (rien que le mot « windpunk » me met des étoiles dans les yeux).

    Sur la distinction Architecte/Jardinier, j’ai l’impression qu’on se rejoint un peu. Je me définis plus comme Architecte, j’aime bien faire des plans et ça ne me frustre pas de les suivre… Mais ça ne m’empêche pas de recommencer chacun de mes manuscrits à zéro (ou presque) après le premier jet . Comme toi, mes histoires ont besoin de maturer très longtemps. En fait, je crois que j’essaie de me rassurer en me disant que la prochaine fois j’irai plus vite parce que j’aurai un plan parfait mais… je n’en suis pas sûre. Peut-être que c’est comme ça, et tant pis.
    Bon courage en tout cas, et passe un très bon été 🙂

    1. Merci ! Et si tout va bien, j’aurais un nouvel article en début de semaine prochaine ! Oui, je crois que ce qui me fait le plus rêver dans l’idée de faire des plans, c’est d’arriver à faire un premier jet rapide, et propre, comme on voit tellement d’auteurs et d’autrices faire (surtout sur Youtube). Quelques semaines de planification, un premier jet en 3 à 6 mois, quelques mois de révisions et voilà, un roman en mois d’un an… Mais je vais finir par accepter que ce n’est pas du tout sur ce genre d’échelle de temps que je travaille^^ (et peut-être me mettre à paralléliser un peu plus mes projets pour éviter de perdre trop de temps).
      Bon été à toi aussi !

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