La fin du mois d’octobre approche à grands pas et tout Internet (enfin la partie d’Internet qui s’intéresse à l’écriture, qui, ok, n’est pas si énorme que ça) commence à frétiller : NaNoWriMo est bientôt là ! Et devant cette effervescence face à un événement qui devient peu à peu le Noël de l’écriture, vous vous posez peut-être la question : « est-ce que je vais participer cette année ? ». En tout cas, moi je me la pose^^. Je vais donc, dans mon infinie bonté vous aider à répondre à cette question… En vous en posant d’autres. C’est parti !
Est-ce que j’ai envie d’y participer ?
Non ? Alors la réponse est non. Voilà, facile.
NaNoWriMo n’est pas obligatoire ! C’est marrant, c’est un challenge motivant, hyper efficace pour certain.e.s, mais c’est juste ça, un challenge. Ne jamais avoir participé (ou d’ailleurs ne jamais avoir réussi) NaNo ne vous rend pas moins auteurice. D’ailleurs, pas plus que d’avoir « réussi » 10 NaNo d’affilée ne fait de vous une auteurice accomplie. Ça fait simplement de vous quelqu’un qui est capable d’écrire 50 000 mots en un mois, c’est tout. NaNoWriMo n’est pas un rite de passage, pas une validation, et certainement pas une preuve de compétence. Je suis sûre que quelques auteurices arrivent même à avoir une carrière sans jamais avoir participé. Si si, je vous jure^^.
Donc clairement, si ça ne vous intéresse pas, et ne vous motive pas, passez votre chemin !
Dans la suite de l’article, je vais supposez que vous avez envie de participer, mais que vous hésitez pour d’autres raisons…
Est-ce que j’ai des choses plus importantes à faire en novembre cette année ?
Alors voilà, si vous préparez un concours majeur pour votre carrière, si vous êtes en train de déménager ou que vous accueillez un nouveau-né dans votre famille… Peut-être qu’il vaut mieux faire l’impasse cette année. Ou alors revoir vos objectifs (je vais en parler un peu plus bas^^).
Encore une fois, NaNo, c’est un événement super sympa, et l’occasion rêvée pour abattre beaucoup d’écriture en peu de temps, mais ce n’est que ça. C’est exactement comme si l’asso du coin organisait un marathon. C’est une super occasion de se dépasser, mais par pitié, n’allait pas mettre votre carrière, votre scolarité, vos relations ou votre santé en danger pour ça.
Si vous voulez vraiment vraiment vraiment participez quand même, fixez-vous un objectif vraiment faible, qui ne mettra pas en risque vos autres projets. Ou alors faites un peu de cheerleading pour les ami.e.s qui participent, histoire de profiter de la communauté.
Est-ce que je supporte ce genre de pression ou d’objectif ? Est-ce que je l’ai bien vécu les années précédentes ?
Si vous avez déjà participé 5 fois à NaNoWriMo, et que chaque fois vous avez eu la boule au ventre pendant tout le mois, ou que vous avez réussi mais fini dans un tel état de burn-out que vous n’avez pas pu toucher un stylo de toute l’année, il faut peut-être remettre en cause votre participation. Je vais parler dans les paragraphes suivants de solutions qui pourraient vous aider (notamment se fixer des objectifs réalistes), mais si vous avez déjà essayé tout ça, et que NaNo vous stresse toujours ou vous finissez dans un état mental ou physique dégradé, alors il va peut-être falloir faire une croix dessus. Encore une fois, rien ne vous empêche de profiter de l’ambiance et de l’émulation en allant aux événements (mais pas cette année…), ou en trainant sur les forums, les chats, discord, etc.
NaNoWriMo c’est bien, mais seulement si vous en retirez quelque chose.
Oui, le titre est totalement du clickbait, mais en même temps pas si exagéré que ça. Pour résumer (mais lisez-le^^), le meilleur moyen de « gagner » NaNowriMo, c’est 1) de se fixer des objectifs réalistes, 2) de considérer ça comme une opportunité d’en apprendre plus sur soi-même, de rencontrer des gens, et simplement d’avancer dans ses projets, parce que chaque mot écrit est un victoire. Oui, je sais, c’est beau^^.
Dans la suite de ce paragraphe, je vais proposer pas mal de solutions qui pourront apparaitre comme de la « triche ». Mais la notion de triche n’a de sens si vous désavantagez quelqu’un en la pratiquant. Si vous volez le titre à quelqu’un qui le mérite par exemple. Mais pour NaNoWriMo, vous ne volerez la victoire de personne, au pire vous aurez gagné malhonnêtement quelques coupons de réductions pour des services d’écriture, et je peux vous dire tout de suite que vous ne les volez pas en participant à l’opération de marketing dans laquelle ils ont décidé d’investir…
Soyez simplement honnête quand vous partagez votre réussite, en particulier sur les réseaux sociaux, ne serait-ce que pour ne pas enfoncer des personnes qui auraient l’impression d’avoir échoué.
Tant que vous êtes honnêtes avec vous-même et autrui sur ce que vous avez accompli, je ne vois pas le mal. Et à la limite, je préfère « tricher » en faisant un NaNoWriMo à 30 000 mots que de faire du remplissage pour atteindre les 50k. Non pas que je pense que les personnes qui font ça sont malhonnêtes ou paresseuses ou je ne sais quoi, ça me parait simplement moins productif pour quelqu’un dont l’objectif serait d’écrire un roman.
J’en ai fini avec les préambules, attaquons les raisons qui peuvent vous faire douter.
Parce que j’ai peur de pas avoir « le droit » de participer
Alors ça, c’est la pire raison^^. Si c’est ça votre raison, inscrivez-vous dans la minute. Il n’y a besoin d’aucune « légitimité » pour participer à NaNo, et personne ne vérifie ce que vous faites. D’ailleurs, si vous avez envie, vous pouvez juste copier-coller 50 000 fois « plop » dans le validateur à la fin, et vous aurez « gagné ». Personne ne va venir vous accuser de ne pas avoir respecté les règles (et si quelqu’un le fait, ne l’écoutez pas^^). Pour ma première participation, j’avais hésité longtemps, parce que je voulais continuer mon premier roman déjà bien entamé, sur lequel j’avançais à une vitesse d’escargot. Et ça a été sûrement mon expérience la plus enrichissante d’écriture. Je ne sais pas si j’aurai fini un roman, si je n’avais pas participé en 2015. Donc voilà, si vous voulez continuer un roman, en écrire 3 à la fois, écrire de la poésie ou des articles, ou je ne sais quoi, participez ! Aucune hésitation à avoir. Les « règles » officielles de NaNoWriMo sont d’ailleurs de plus en plus ouvertes à ce niveau.
Parce que je ne suis pas en train d’écrire un jet (mais en train de corriger par exemple)
Cela dépend des gens bien sûr (globalement, il faudrait que je commence chaque phrase avec ce caveat), mais si vous êtes comme moi et que vous vous concentrez activement sur un projet à la fois, commencer à écrire un nouveau roman alors que vous devez en réviser un autre n’est pas forcément une bonne idée. Je me suis d’ailleurs retrouvée dans cette situation en 2016, avec un jet zéro terminé, mais qui demandait encore des TONNES de travail.
Et bien, si vous devez réécrire, corriger, etc, vous pouvez tout simplement adapter votre objectif.
Dans cette situation, certaines personnes choisissent de compter les mots retravaillés (ce qui peut être pratique si, par exemple, vous éditez chronologiquement chapitre par chapitre). Dans mon cas, j’avais choisi de suivre la règle « 1 heure de révision = 1000 mots », ce qui m’avait permis d’accorder 50 heures à mon manuscrit, et d’avancer à pas de géants dans mes révisions.
Vous pouvez donc sans souci arranger votre objectif NaNoWriMo pour qu’il soit en accord avec vos objectifs d’écriture (je vais me répéter, mais gagner NaNo en soi n’a aucune importance, l’important c’est d’écrire ! ).
Personnellement, je ne suis pas fan de compter le nombre de mots en phase de révision, surtout parce que ça peut rendre encore plus difficile des décisions déjà épineuses à la base : supprimer plusieurs chapitres est déjà assez difficile sans en plus voir ses stats diminuer… Il ne faut pas que votre participation puisse vous faire prendre de mauvaises décisions pour votre roman.
Je préfère le décompte en heures, qui vous donne la liberté de faire ce dont vous avez besoin : des recherches, reprendre votre plan, réviser votre manuscrit, ou même préparer votre publication.
Quoi que vous choisissiez, l’idée, c’est simplement de choisir la façon de compter qui vous permettra le mieux de progresser vers votre propre objectif, quel qu’il soit.
Donc en résumé : ce n’est pas une bonne excuse pour ne pas participer, transformez simplement l’objectif de 50 000 mots en ce qui vous paraitra le plus adapté.
Parce que je sais que 50k, c’est trop pour moi
Soyons réalistes, tout le monde n’est pas égal devant l’écriture. Certain.e.s écrivent plus lentement que d’autres. Par exemple, pour moi si tout va bien, je tourne en moyenne à 800 mots de l’heure, ce qui signifie plus de deux heures de travail par jour pour réussir NaNoWriMo… D’autres personnes atteignent facilement les 2000 mots, si ce n’est plus, de l’heure et vous voyez tout de suite que le challenge sera beaucoup plus facile pour ces personnes que pour moi. À l’inverse, je n’ai pas d’enfants, une vie sociale assez tranquille, et un boulot qui ne m’oblige pas à des horaires d’enfer. Donc même si deux heures par jour, c’est énorme, eh bien je peux me mettre devant mon pc de 21h à 23h tous les soirs, et voilà. Et tout le monde n’a pas ce luxe.
A côté de ça, toutes les années ne sont pas égales devant l’écriture non plus.
Autant j’ai réussi deux années différentes à réellement écrire les fameux 50 000 mots en un mois (et, j’ai dû « réussir » deux années avec 50 heures de révisions), autant c’était impensable l’année dernière. Cette année, je pourrais peut-être y arriver, puisque je suis ENFIN sortie de mon blocage, mais je n’ai pas envie de le tenter, j’ai tellement galéré ces derniers mois que je n’ai pas envie de me « brûler » une fois de plus. Comme l’année dernière, je vais me fixer un objectif de 30 heures d’écriture, ce qui devrait tout de même me permettre d’avancer significativement sur mon roman (surtout si je continue à atteindre du 1000 ou même 1200 mots de l’heure comme lors de mes dernières séances !).
Si vous savez que vous n’aurez qu’une heure par jour pour écrire, et que votre moyenne est de 1000 mots de l’heure, ça veut dire que vous pouvez quand même vous fixer un objectif de 30k. Et 30 000 mots, c’est déjà énorme ! Ça peut être le coup de pouce qui vous manque pour terminer un roman, ou lui donner un beau départ. Ce serait vraiment dommage de s’en priver. Mais ce serait aussi dommage de finir NaNo avec 30 000 mots, complètement déprimé.e parce que vous avez l’impression d’avoir échoué, alors qu’en étant réaliste, vous ne pouviez pas atteindre votre objectif.
30 000 (ou 10 000, ou 1000) mots, ce n’est pas un échec. Répétez après-moi : « chaque mot est une victoire » ! Oui, c’est niais, mais tant pis.
En résumé : regardez objectivement votre emploi du temps et votre vitesse d’écriture, et fixez vous un objectif réaliste. Pas un objectif trop facile non plus, il faut que ça reste un challenge, mais un objectif que vous pouvez réellement atteindre. Et ensuite au boulot !
Parce que j’ai peur de ne pas réussir
Je crois que ce n’est jamais une bonne raison de ne pas faire quelque chose^^. A part si c’est « sauter dans le vide sans parachute en espérant atterrir miraculeusement sur une botte de foin », dans ce cas, je vous autorise à hésiter.
Je pourrais vous renvoyer directement à la section d’au-dessus : fixez-vous un objectif plus, faible, peut-être plus accessible. Mais si c’est votre première participation, vous ne savez pas de quoi vous êtes capable. Avant mon premier NaNo, il m’avait fallu des années pour écrire quelques dizaines de milliers de mots, écrire 50 000 en un mois paraissait incroyable, et sûrement impossible. Pourtant, je l’ai fait, et ça a été une expérience incroyablement instructive.
Si c’est votre première tentative, je pourrais vous recommander de vous fixer deux objectifs : un qui vous paraisse vraiment accessible, celui que vous allez essayer d’atteindre à tout prix, et les 50 000 mots. Au départ, visez les 50 000, essayez d’atteindre les fatidiques 1667 par jour (au plutôt un peu plus, pour compenser les jours sans). Et voyez comment ça se passe. Si vous tenez le rythme, génial, continuez comme ça. Si vous sentez que vous n’allez pas y arriver, surtout ne vous arrêtez pas. Continuer du mieux que vous pouvez, et essayez au moins d’atteindre votre objectif plus facile. De cette manière, vous aurez une idée de ce dont vous êtes capable, et si vous n’avez pas encore eu l’occasion de mettre en place une routine bien huilée, vous pourriez vous surprendre vous-même.
Je sais que pour certaines personnes, un échec peut être vraiment difficile à vivre, jusqu’à détruire leur capacité d’écrire pendant un moment. Si vous faites partie de cette catégorie, vous pouvez peut-être essayer de vous fixer des paliers. Un palier que vous êtes sûr.e.s d’atteindre, ou presque, un pallier difficile, et un but idéal. De cette manière, vous risquez moins ce sentiment d’échec qui peut être vraiment difficile à surmonter, mais vous aurez toujours la possibilité de vous dépasser.
Conclusion
Cet article est assez facile à résumer :
Si vous n’avez pas envie ou que NaNoWriMo risque d’impacter votre santé mentale, physique ou votre vie négativement, ne participez pas.
Dans tous les autres cas, foncez ! Mais pas sans vous fixer des objectifs réalistes et adaptés…
Facile, non ?
Dans tous les cas, NaNoWriMo doit rester un plaisir, pas une torture, et surtout une occasion de progresser.
Et allez, on répète après moi, une dernière fois pour la route : chaque mot est une victoire…
1 réflexion au sujet de “Faut-il que je participe à NaNoWriMo cette année ?”
Bonjour !
Je fais le Nano cette année comme à chaque fois. Néanmoins, j’ai hésité sur le projet que je voulais mener. Habituellement, j’utilise le Nanowrimo (et les Camp Nano) pour écrire et corriger mes articles de blog. Cependant, depuis le Camp d’avril, j’ai mis cela en pause pour me concentrer sur la correction de mon manuscrit. En fait, je voulais finir cette correction en mars, histoire d’avoir le cerveau libre pour le blog, mais… j’ai fini là, en octobre. C’était comme si j’avais fait un Nano de correction tous les mois. J’ai le cerveau complètement cramé. Là, j’essaie de préparer les dossiers d’envois pour mon manuscrit. Ça fait trois semaines que j’essaie d’écrire un synopsis, et mes lettres d’accompagnement sont dans un brouillon total. Cerveau cramé.
Résultat, je vais faire le Nanowrimo pour m’obliger à me couper de mon roman, et me pousser à faire des envois à la fin du mois d’octobre.
Comme c’est un Nano « vacances », j’ai choisi de réduire mon objectif au minimum, et de ne pas me mettre la pression sur mes articles traditionnels de blog. Au final, au lieu de faire un Preptober, je vais faire une sorte de Prepvember sur un nouveau projet de roman, avec un objectif de 10k (environ), et je vais regarder pleins de séries… Je compterais le nombre de mots écrits pour la préparation + peut-être (j’hésite encore) le nombre de mots de mon journal de bord d’écriture. J’utiliserai d’ailleurs l’Anatomie du Scénario de John Truby que j’ai découvert sur ton blog !
Bonjour !
Je fais le Nano cette année comme à chaque fois. Néanmoins, j’ai hésité sur le projet que je voulais mener. Habituellement, j’utilise le Nanowrimo (et les Camp Nano) pour écrire et corriger mes articles de blog. Cependant, depuis le Camp d’avril, j’ai mis cela en pause pour me concentrer sur la correction de mon manuscrit. En fait, je voulais finir cette correction en mars, histoire d’avoir le cerveau libre pour le blog, mais… j’ai fini là, en octobre. C’était comme si j’avais fait un Nano de correction tous les mois. J’ai le cerveau complètement cramé. Là, j’essaie de préparer les dossiers d’envois pour mon manuscrit. Ça fait trois semaines que j’essaie d’écrire un synopsis, et mes lettres d’accompagnement sont dans un brouillon total. Cerveau cramé.
Résultat, je vais faire le Nanowrimo pour m’obliger à me couper de mon roman, et me pousser à faire des envois à la fin du mois d’octobre.
Comme c’est un Nano « vacances », j’ai choisi de réduire mon objectif au minimum, et de ne pas me mettre la pression sur mes articles traditionnels de blog. Au final, au lieu de faire un Preptober, je vais faire une sorte de Prepvember sur un nouveau projet de roman, avec un objectif de 10k (environ), et je vais regarder pleins de séries… Je compterais le nombre de mots écrits pour la préparation + peut-être (j’hésite encore) le nombre de mots de mon journal de bord d’écriture. J’utiliserai d’ailleurs l’Anatomie du Scénario de John Truby que j’ai découvert sur ton blog !
Voili, voilou