Cher Journal,
Nous avons dépassé la moité du trajet. Nous naviguons près des côtes dangereuses de la troisième semaine, mais le vent est bon et le moral au rendez-vous. J’ai bon espoir d’arriver en avance à destination !
La moitié du mois est dépassée depuis maintenant plusieurs jours, et c’est le moment de faire un nouveau bilan. Si vous vous souvenez bien, au jour 11, j’avais atteint 28 273 mots, et j’avais 5 jours d’avance sur mon objectif. J’avais remis au clair mes habitudes de travail (un choix judicieux de musique, et pas de distraction) et j’étais plutôt optimiste.
Alors, où en est-on une semaine plus tard ?
Jour 18
Compte de mots au 18/11 : 40 754 mots (soit 6 jours d’avance !)

Encore une fois j’ai réussi à maintenir mon avance. A ce rythme, il est même possible que j’arrive à dépasser la barre des 50k dès le week-end prochain ! Si c’est le cas, j’essaierai de continuer quand même jusqu’à la fin du mois pour avancer au maximum dans mon roman. Pour rappel, même si le site de NaNoWriMo parle d’écrire un roman en un mois, en pratique très peu de romans (à part Gatsby le magnifique et les romans destinés à un public plus jeune) comptent seulement 50 000 mots. La norme est plutôt entre 80 et 120k selon le genre, avec la fantasy pouvant être plus longue que ça (le dernier des Game of thrones dépassant les 400k…). Si tout va bien, à la fin de NaNoWriMo, j’aurais donc écrit à peu près la moitié de mon premier jet.
Quelques difficultés
La troisième semaine est réputée pour être une des plus difficile de NaNo. La fatigue s’installe, et les idées commencent à manquer. J’ai effectivement ressenti ce phénomène, dans une moindre mesure.
- Plus d’obligations
J’ai dû prendre sur mon temps d’écriture trois jours dans la semaine pour diverses raisons. Comme j’ai besoin d’avoir une plage d’écriture de 2 à 3 heures d’affilée dans la soirée pour être vraiment efficace, mon décompte de mots s’en est un peu ressenti. Mais j’ai quand même réussi à écrire tous les jours sans exception, notamment le matin dans le RER, ce qui m’a permis d’écrire au moins 800 mots même les jours où je n’avais pas trop de temps devant moi. Je n’ai pas réussi à écrire entre midi et deux, puisque des gens ont eu la drôle d’idée de vouloir manger avec moi…
- Je me suis perdue…
L’autre difficulté, en plus de la fatigue qui peut toucher ceux qui ont oublié de dormir pendant les premières semaines, c’est le « marécage de milieu de roman » (adaptation très libre d’une expression de Chuck Wendig, il me semble). C’est un phénomène qui apparait même en dehors de NaNoWriMo, mais qui est encore plus fort pendant, puisqu’on a moins de temps pour réfléchir.
La plupart des auteurs savent très bien comment commence leur roman, et généralement comment il finit. Au départ il y a l’introduction du monde, des personnages, l’élément perturbateur, l’appel de l’aventure, tout ça tout ça, c’est facile à écrire. A la fin, il y a le « moment où tout est perdu », le bouquet final, les scènes de baston ou de course poursuite ou je ne sais quoi qu’on a attendu tout le roman pour écrire. Facile aussi. Mais alors entre les deux…
Pendant la troisième semaine, on commence à s’approcher de ce milieu un peu « marécageux », et ça rend l’écriture beaucoup plus difficile. D’ailleurs, cela peut toucher même les Architectes, avec leur plan taillé au millimètre, puisque c’est à ce moment-là qu’ils.elles se rendent compte qu’ils.elles se sont écartés de leur plan et ne savent plus où aller…
Ça a été exactement mon cas cette semaine. Je suis sortie de la liste des scènes dont j’avais une idée plutôt claire, et à chaque nouvelle scène j’ai dû perdre un temps précieux pour savoir où j’allais. J’ai fini par prendre le temps hier de réfléchir un peu plus loin que le bout de mon nez, et j’ai maintenant un petit groupe de scènes au clair. Cela devrait m’aider à écrire mieux dans les prochains jours.
Les bons côtés
- De la lumière !
Ça n’a pas de rapport direct avec l’écriture, mais plutôt avec ma santé mentale. D’ailleurs, c’est le moment de rappeler que les problèmes mentaux sont fréquents chez les écrivain.e.s. NaNoWriMo ne doit PAS passer avant votre santé, si c’est trop de pression, trop de fatigue pour vous, levez le pied, baissez votre objectif, arrêtez s’il le faut ! NaNoWriMo, ce n’est qu’un défi pour se motiver, c’est tout. Il faut que ce soit amusant et motivant, pas une torture. Vous pouvez ajuster vos objectifs pour que NaNoWriMo soit toujours une réussite..
Revenons à ma petite vie passionnante… Depuis hier, je vois enfin la lumière du jour dans mon salon (l’endroit où je mange, j’écris, je passe mes jours de télétravail, etc…) ! Mon volet électrique, cassé depuis QUATRE MOIS, a enfin été démonté. Donc maintenant je n’ai plus de volet du tout, mais au moins je vois la lumière. Ne riez pas, pour quelqu’un qui a une certaine tendance à la déprime saisonnière, ça change la vie. Genre, je vois le soleil à l’heure où je vous parle, j’ai envie de pleurer de joie^^.
- La technique du canard en plastique
La technique du canard en plastique a été inventé par un informaticien qui n’arrivait pas à résoudre un problème complexe (et qui n’avait probablement pas de collègues sympas, le pauvre). Il a donc pris un canard en plastique qu’il a posé sur son bureau et à qui il a expliqué tous ses soucis. Le fait de parler, de faire l’effort d’expliquer aide souvent à voir les problèmes sous un angle différent et donc à débloquer des situations.
Moi j’ai mieux qu’un canard en plastique, j’ai ma moitié (vous pouvez ricaner derrière votre écran, je vous ignore royalement^^) ! Pour mon premier roman, j’avais choisi de ne rien raconter du tout à mon compagnon avant d’avoir fini d’écrire. Je voulais qu’il puisse faire une vraie bêta-lecture, sans être influencé par ce que j’aurais pu lui dire. Cette fois, je suis sur un autre genre, la fantasy, et je lui avais déjà parlé de mon univers pour être certaine que ce n’était pas totalement n’importe quoi. Et comme je me posais des questions philosophiques sur mon intrigue, hier j’ai fini par craquer et décider de tout lui raconter, pour pouvoir discuter avec lui de mon intrigue.
Les corrections de mon premier roman, que je n’avais pas du tout planifié, ont été extrêmement longues. Cette fois, j’essaye de mieux préparer mon intrigue dès le départ, mais ça implique de prendre des décisions à l’avance et pouvoir en parler devrait m’aider. J’essaye aussi de tester des processus différents pour ce deuxième roman, pour voir ce qui marche mieux. On verra si casser les pieds de mon compagnon avec mon intrigue m’aide…
Bonus : encore des photos de la Chine…
Je continue à m’inspirer joyeusement de mon voyage en Chine pour la description de mon univers fantastique, en particulier de toutes les villes magnifiques en bord de fleuve que nous avons vues… Voici encore un petit aperçu :
Voilà, j’espère que vous avancez comme vous le souhaitez sur vos projets respectifs (NaNo ou non) et j’espère pouvoir vous annoncer ma « victoire » à mon prochain bilan !