Les vacances sont finies (pour moi en tout cas) ! J’ai vu et appris beaucoup de choses qui pourront m’inspirer par la suite. En tout cas j’espère, parce qu’à part ça, je n’ai pas du tout avancé mes projets d’écriture…
Et en parlant d’inspiration, je vais vous parler cette semaine d’une méthode que j’ai testé au mois de juillet, en même temps que les minds maps : le mood board.
Oui, je sais encore un terme anglais barbare…
Mood board, planche de tendance, qu’est-ce que c’est ?
Le mood board, littéralement « tableau d’humeur » mais plutôt appelé « planche de tendance » en français est un outil très commun dans le domaine des arts graphiques, design, marketing, etc.
Le principe est très simple : il consiste à regrouper des éléments visuels en un même endroit, pour définir le style qu’on souhaite donner à son film/vêtement/publicité/roman, etc.
Le mood board peut être physique : en collant des photos, des morceaux de magazines ou même du tissu ou des plantes sur un support. Il peut aussi simplement être constitué d’images récupérées sur internet. Pinterest par exemple, est l’outil parfait pour les mood boards numériques puisqu’il permet très facilement de créer des tableaux et d’y enregistrer des images trouvées n’importe où sur le net.
En bonus : un article détaillé sur la création d’un mood board en utilisant Pinterest et Canva (orienté création d’une image de marque, mais cela peut aussi être utile dans la phase « marketing » du métier d’écrivain…)
C’est joli mais à quoi ça sert ?
- A définir un style
C’est le but originel du mood board : définir un style dans le cadre d’une production visuelle. Un roman n’a pas cette composante visuelle, en tout cas pas directement. Mais lorsque vous décrivez votre univers, qu’il soit réel ou non, il faut bien que vous puissiez le voir vous-même. Le « style » transparaitra dans l’écriture et il devra coller avec votre histoire, vos thèmes, l’atmosphère que vous souhaitez créer.
Imaginons que vous décrivez Paris. Paris, ça peut-être la tour Eiffel éclairée de nuit, les amoureux qui posent des cadenas sur les ponts, les terrasses sous les arbres au printemps. Paris c’est aussi le RER bondé en heure de pointe, l’odeur de transpiration et de pisse, les sdf qui dorment au bout du quai contre le mur, la jeune femme enceinte qui mendie à la sortie des tours de la Défense. Même lieu, images différentes, le mood board pourra vous aider à choisir les images qui correspondent à votre histoire, que ce soit une histoire d’amour romantique à Paris ou le quotidien d’un banlieusard désabusé… (Ça se sent que je n’ai pas envie de reprendre le RER pour aller travailler demain ? 🙂 )
- A servir de référence (surtout si on travaille à plusieurs)
Vous n’êtes pas obligés de vous limiter à un mood board par roman, vous pouvez en créer pour chaque lieu ou chaque personnage. Si vous avez rassemblé un ensemble d’images décrivant votre héroïne, ses yeux, sa façon de se coiffer, ses vêtements, etc, ce sera plus facile de la décrire de manière cohérente tout au long du roman. Et si vous écrivez ce roman à plusieurs mains (oui, c’est possible !), réaliser ce travail ensemble vous aidera à vous mettre d’accord et surtout à conserver une trace facilement utilisable des choix visuels que vous avez fait. Et pour poursuivre l’idée de travail à plusieurs, votre mood board pourra être l’outil parfait à fournir à l’artiste qui créera votre couverture si vous choisissez d’en engager un.e.
- A s’inspirer/visualiser
En plus de pouvoir servir de point de référence une fois que vous avez décidé de l’apparence générale de vos lieux et personnages, votre mood board pourra servir de base de recherche pour déterminer à quoi ils ressembleront dans le détail. Faire des recherches sur des lieux existants (et en enregistrer des photos) vous aidera à mieux visualiser, et donc décrire les lieux. Et bien sûr, feuilleter des magazines ou parcourir des sites de photos peut être une source énorme d’inspiration…
- A se motiver
Si vous avez conçu le mood board parfait pour votre roman, vous pouvez le garder sur un coin de votre bureau (réel ou virtuel) pour vous rappeler à quel point vous avez envie d’écrire ce roman… Le regarder pourra aussi vous aider à vous mettre dans le bon état d’esprit.
Mon expérience du mood board
Au cours du mois de juillet, j’ai expérimenté quelques techniques de génération d’idées, pour commencer à développer mon prochain roman. Les mood boards, j’en avais surtout entendu parler avec enthousiasme sur les forums de NaNoWriMo et j’étais curieuse de voir ce que ça pourrait m’apporter.

Conclusion : mouais bof.
C’était ludique
Je me suis plutôt amusée en créant mon moodboard sur Pinterest. J’ai trouvé plein de jolies images, j’ai un peu épinglé tout ce qui me plaisait. (Vous pouvez aussi me suivre sur Pinterest en cliquant sur le logo dans la barre de droite sous « Contactez-moi » ! C’était la minute pub…)
Ça a peut-être aidé à déterminer ma prémisse
Même si au départ, j’avais envie de placer mon héroïne dans une roulotte, j’avais aussi une envie de cerf-volants et le fait de chercher des images de cerf-volants m’a peut-être aiguillée vers l’idée d’un univers windpunk*. Mais je n’en suis pas sûre.
C’était une distraction
Même si cela peut être considéré comme une phase de recherche, j’ai eu beaucoup moins l’impression de « travailler » à mon roman que lorsque j’ai fait du brainstorming avec les mind maps. Avec le brainstorming, à la fin j’avais une liste d’idées, utilisables ou non, mais en tout cas des idées concrètes. Avec le moodboard, pour l’instant, j’ai seulement un très joli tableau sur Pinterest… Je me suis amusée, mais j’ai eu l’impression de procrastiner plus qu’autre chose.
Ce n’est peut-être pas « pour moi »
Je ne suis pas quelqu’un de très visuel. Je n’ai aucune mémoire des visages ou des lieux. Quand je lis un roman, je visualise finalement assez peu les personnages, ce n’est pas le plus important pour moi. Pour mon premier roman, écrit à la première personne, j’ai d’ailleurs fait le choix de ne pas du tout décrire mon personnage principal. Donc le mood board, même si cela m’amuse, n’est pas quelque chose qui résonne très fortement avec moi. Je trouve même désagréable l’idée d’en faire un pour décrire mes personnages physiquement (même si j’aime plutôt l’idée de pouvoir enregistrer des idées de vêtements ou de coiffures).
Mais je devrais peut-être justement en utiliser
Dans un de mes premiers retour de bêta-lectrice, on m’a justement fait remarquer que mes personnages n’étaient pas tous bien caractérisés, en particulier visuellement. Je ne suis pas très visuelle, mais ça peut justement être un défaut, et si je veux me lancer dans de la fantasy, il faudra que je redouble d’attention sur les descriptions, et utiliser des mood boards pour mes personnages pourrait m’y aider…
Mes conclusions sont donc plutôt mitigées. Je continuerais sans doute d’enrichir mon mood board, mais surtout quand j’aurais envie de bosser sur mon roman en étant trop fatiguée pour faire autre chose de plus constructif…
Et vous, vous utilisez les mood boards ? Dans quelle optique ? N’hésitez pas à nous les partager !
Haha tu m’as fait rire avec ta conclusion 😉 (et je ne connaissais pas le windpunk, merci pour la découverte !)
Moi je suis assez visuelle et pour ça j’aime beaucoup les moodboards. Je t’accorde que ce n’est pas forcément ça qui fait avancer un livre, mais ça m’aide bien pour me mettre dans l’ambiance pour écrire, surtout que j’ai plusieurs romans en parallèle. Parfois je tombe sur des images qui collent parfaitement à l’idée que je me fais d’un détail ou d’un lieu, et ça me sert pour les descriptions. Après c’est sûr, tous les outils ne conviennent pas à tout le monde !
J’avais fait un article sur le sujet ici : https://lastreetlaplume.wordpress.com/2017/12/01/construire-univers-visuel-des-moodboards/
Hi hi. Oh, j’adore le tableau que tu as fait pour Météorites ! Voilà un avantage de plus : ça peut faire saliver tes futurs lecteurs^^
C’est un peu mon objectif aussi ^^ Contente qu’il te plaise !