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Milanote, l’outil de wordbuilding de mes rêves ?

La recherche de l’outil parfait pour écrire ou pour organiser ses notes est sans fin (et une des meilleures façons de s’occuper à tout plutôt qu’à écrire…).

Je plaide coupable, j’adore essayer de nouvelles applis, et changer de temps à autre la façon dont j’organise mes notes.

Mais je ne pense pas que ce soit une perte de temps : en général c’est un excellent moyen de me remotiver, et/ou de reprendre contact avec une histoire qui a trainé trop longtemps dans des cartons.

Pour commencer, cela m’aura motivé à écrire cet article !

Aujourd’hui, je vais donc vous parler de ma nouvelle découverte : Milanote…

Logo milanote

Mes essais précédents

Depuis que j’ai commencé à écrire, j’ai testé un certain nombre d’outils pour la prise de notes et l’organisation de mes idées.

Pour mon premier roman, un policier contemporain, je me suis contentée sans problème d’Evernote, une appli assez classique de prise de notes que j’utilise toujours dans ma vie perso et pour mon blog. Je suis en ce moment-même en train d’écrire le brouillon de cet article sur Evernote.

Mais Evernote, ce sont juste des fichiers texte (auquel on peut rajouter des images si besoin), fourrés en vrac dans des gros « carnets » avec seulement un système d’étiquettes pour les organiser. Cela fonctionne, mais cela ne colle pas vraiment à mon style d’organisation personnelle, et ce n’est pas évident à gérer quand le nombres de notes augmente.

Pour mon second roman, j’écris de la fantasy, avec un univers tout neuf et pas très conventionnel et j’ai personnellement la mémoire d’un poisson rouge, même pour mes propres créations. D’où ma recherche de l’appli idéale pour accueillir ma « bible » d’écriture, le document pour regrouper toutes les informations sur mon univers et mes personnages… Et pour l’instant, je n’ai pas encore trouvé la solution idéale.

Mes tentatives précédentes, en dehors d’Evernote :

  • Word Anvil : très sympa mais beaucoup trop détaillé pour moi
  • Campfire Pro : j’ai payé la licence de la version desktop, mais elle a des défauts d’ergonomie et des limitations qui ne seront jamais corrigées puisqu’ils sont passés à un modèle online avec un abonnement, me laissant l’impression d’avoir acheté une appli pour rien.
  • un wiki installé à la mano sur le serveur de mon blog : efficace mais pas très sexy à utiliser
  • un joli classeur où j’ai griffonné trois notes que je n’arrive pas à relire (le nom de mon blog n’a pas été choisi par hasard)

J’en viens donc au petit dernier de la liste : Milanote.

Milanote, mais qu’est-ce que c’est ?

Quelques éclaircissements

Première petite précision avant de commencer à vous parler de Milanote : on ne m’a (malheureusement !) pas du tout payée pour écrire cet article. Je l’écris purement pour le plaisir (et peut-être pour me convaincre moi-même du bien-fondé de m’offrir l’abonnement^^)

Deuxième précision : contrairement à Evernote que j’utilise en continu depuis une dizaine d’année maintenant, je n’ai pas encore beaucoup poussé mon utilisation de Milanote (notamment en termes de performances si on a beaucoup de tableaux, etc). Cela ne fait que un ou deux mois que je l’utilise régulièrement et j’ai moins d’une dizaine de tableaux sur mon compte. C’est donc un avis de nouvelle utilisatrice que je vous propose.

Voilà, on peut commencer.

Le principe

Milanote est une appli utilisable autant sur navigateur que sur téléphone/tablette. Il s’agit d’un outil créé pour tout type d’occupations créatives, et qui n’est pas limité à l’écriture (même s’il existe des templates spécialisés et des tutoriels orientés écriture). J’ai personnellement découvert Milanote à travers plusieurs chaines de déco/bricolage que je regarde sur Youtube.

Exemple de tableau dans Milanote
Exemple de tableau fourni dans le press kit de Milanote

Le principe est assez simple : chaque page est un tableau blanc sur lequel on peut ajouter différents types de « cartes » (comme on épinglerait sur un tableau en liège par exemple) : des notes écrites, des to-do lists avec des cases à cocher, des images, des liens vers des pages web (avec aperçu de la page), des schémas, des flèches, etc. En plus de cela, on peut également ajouter des icônes (customisables en terme de titre, couleur, forme) menant vers n’importe quels autres tableaux pour pouvoir naviguer facilement entre les pages.

Les possibilités sont assez vastes : cela permet par exemple de créer très facilement des mindmaps, juste en ajoutant des cartes pour chaque concept et en les reliant avec des flèches; des moodboards, en uploadant des photos ou en les capturant sur internet, etc.. Il est aussi tout à fait possible de dessiner sur le tableau (même si je trouve les options de dessin un tout petit peu limitées : pas possible de rajouter des formes toutes faites par exemple).

Et si vous manquez d’idées ou si la page blanche vous fais peur, Milanote propose une belle quantité de templates pour tous types de projets : architecture, films, webdesign, écriture, déco, marketing, gestion de projet. Il y en a pour tous et toutes : les hobbyistes, les étudiants, les start-ups, etc…

Milanote et l’écriture

Et l’écriture dans tout ça ?

Pas vraiment un traitement de texte

Pour commencer, je ne pense pas que Milanote soit forcément l’outil idéal dans lequel écrire son roman. Techniquement rien ne l’empêche, on peut très bien créer un tableau par chapitre, et une carte par scène par exemple. Je suis sûre qu’il y a quelqu’un quelque part en train d’écrire son roman directement dans Milanote, mais personnellement je n’y vois pas spécialement d’intérêt quand des outils comme Scrivener (ou simplement Word ! ) existent.

D’autant plus que, même s’il existe une fonction d’export, il ne doit pas être évident d’extraire son roman complet dans un format utilisable par un lecteur (ou un éditeur). 

Il semblerait par contre qu’il soit possible d’inclure, et peut-être d’éditer, des fichiers texte dans Milanote, mais je n’ai pas testé cette fonctionnalité.

Une « bible » souple et customisable

Pour moi, la force de Milanote se trouve plutôt dans l’organisation de notes, à un même endroit, et dans la structure qui vous convient le mieux.

Ce que j’apprécie vraiment avec Milanote, c’est qu’il est extrêmement souple, et s’adapte exactement à ce dont vous avez besoin. Par exemple, dans Word Anvil dont je parlais plus tôt, vous êtes obligé(e) de remplir une page complète pour chaque espèce animale de votre univers, avec pour chaque espèce une foule de détails : description, taille, poids, environnement, mode de reproduction, alimentation, climat, taille et formes des crottes (je dis ça pour exagérer, mais je ne suis pas sûre que ce n’y soit pas, mon test de Word Anvil remonte à plusieurs années…). Idem pour chaque matériau, chaque biome, chaque arme, chaque personnage, chaque zone géographique…

Et je ne veux pas dénigrer cet aspect, je pense que pour certaines personnes, en particulier les passionné(e)s du worldbuilding, ça peut être une source infinie d’inspiration, et un outil très efficace pour stocker et partager le fruit de cette inspiration.

Mais il se trouve que, personnellement, je ne suis pas du tout attirée par le « détail pour le détail », et j’ai tendance à être beaucoup plus créative sur le moment, dans le contexte d’écriture d’une scène, et pas du tout à tout prévoir à l’avance. Le côté « fiche de personnage »/questionnaire me bloque, je préfère inventer en écrivant.

Le niveau de détail idéal, en toutes circonstances

Par exemple, dans Rêveuse, j’ai imaginé un animal qui ressemble à un fennec qui serait capable de grimper aux murs. Tout ce que j’ai besoin de noter pour le moment, c’est le nom de cet animal (que j’ai oublié entre temps !) et cette caractéristique. Et peut-être qu’en écrivant une scène un jour, je rajouterai le détail que cet animal émet des sifflements stridents ou adore les œufs de certains oiseaux, ou ne se reproduit que les nuits de pleine lune, mais je le rajouterai sur le moment.

Dans Milanote, si j’ai envie, je peux simplement créer un tableau représentant ma faune, avec une simple liste de noms pour les espèces les moins importantes, peut-être une vignette propre pour quelques-unes, et si je décide qu’une espèce en particulier a besoin de son propre tableau, avec un croquis, et sa carte d’identité détaillée, taille des crottes comprise, c’est possible.

Campfire proposait certaines fonctionnalités similaires, dans « l’Encyclopédie » et dans les fiches de personnages, avec également des zones de textes customisables sur certaines pages. Mais pour commencer, l’ergonomie est infiniment moins bonne que Milanote, au moins sur la version desktop, qui n’est plus maintenue (et travaillant moi-même dans l’informatique, il y a des choses que j’ai dû mal à accepter^^). 

Un outil tout-en-un

Pour continuer la comparaison avec Campfire, celui-ci étant un outil prévu spécifiquement pour l’écriture (ou en tout cas le wordbuilding, tout comme Word Anvil, il est aussi pensé pour les rôlistes, les scénaristes, etc), il impose des catégories strictes : personnages, cartes, chronologie, magies, etc, nommées « modules ».

D’ailleurs, leur nouveau modèle d’abonnement est basé sur ces modules : 1 dollar par mois pour le module Personnages, Encyclopédie, ou Langages, 1 pour le module Magie, 0.25 pour les Religions, 0.25 pour les Cultures, etc. L’avantage des modules de Campfire, c’est qu’ils proposent (un peu comme Word Anvil, mais à mon souvenir en moins détaillé) des templates spécifiques qui peuvent aider à créer et enrichir vos religions, philosophies, objets, etc. Mais de mon point de vue, ce système de module est assez contraignant (en plus de coûter cher !), parce que l’écriture ne se limite pas au worldbuilding.

Actuellement, mes fiches de personnage sont sur la version desktop de Campfire (la version ancienne qui n’utilise pas ce système de modules), et j’ai utilisé la partie Encyclopédie comme « fourre-tout », mais je ne trouve pas ça très satisfaisant. Ce qui me plait avec Milanote, c’est que je peux organiser mes notes exactement comme je le souhaite et surtout ne pas me limiter au worldbuilding. Notamment, j’ai ajouté mon synopsis, mes notes de relecture, un tableau de brainstorming, etc, tous les documents de travail dont j’ai besoin pour avancer dans l’écriture et la correction de mon roman.

Si je voulais auto-éditer mon livre par exemple, je pourrais organiser mes tâches et mon budget au même endroit, ce qui est compliqué voir impossible sur des outils comme Campfire ou World Anvil. Milanote permet aussi de créer des moodboards, et ce serait sûrement pratique pour faire un brainstorming de couverture par exemple.

Mon utilisation actuelle de Milanote

Pour l’instant, j’ai un tableau qui me sert de sommaire avec une partie « Actions » qui contient des liens vers mes tableaux de brainstorming, une to-do list générale, et la liste des révisions que j’ai prévues suite à ma dernière relecture. Dans la deuxième partie « Structure », j’ai rangé tout ce qui me permet de travailler sur la structure (suprise !) de mon roman : le synopsis, une chronologie générale des événements les uns par rapport aux autres. La troisième partie, Worldbuilding, contient des informations importantes sur mon univers.

Pour l’instant, comme je le disais, la plupart des informations sur mon univers et mes personnages sont encore dans mon logiciel Campfire, mais si je migrais tout sur Milanote, je pourrais développer une arborescence plus détaillée à partir de ce tableau.

Aperçu de mon tableau sommaire sous Milanote
Mon tableau « sommaire » sur Milanote

Des avantages bonus

Comme je disais, on peut utiliser Milanote pour beaucoup de choses, y compris des moodboards, budgets, etc.

Cela veut aussi dire que vous pouvez gérer d’autres activités, créatives ou non, sur cet outil. Par exemple, mon Milanote contient aussi une liste très pratique d’objets dont j’aurais besoin pour organiser/décorer mon appartement, et j’ai aussi créé un tableau pour préparer un projet de décoration chez moi.

Le dernier point sur lequel je voulais attirer l’attention, (et que je ne savais pas trop où caser), c’est l’ergonomie et l’esthétique de cet outil. Milanote est très simple à utiliser, il suffit de choisir un type d’élément sur la barre latérale et de le faire glisser là où vous voulez sur le tableau. Et c’est tout.

C’est aussi très facile de customiser et de rendre très jolies vos notes. Personnellement, j’ai toujours rêvé d’avoir de beaux carnets, avec des notes bien organisées, des couleurs, des autocollants, ce genre de choses. Je trouve ça super chouette. Mais dans la vraie vie, j’écris mal et je n’ai pas vraiment ni la patience ni l’envie de bien encadrer mes titres à la règle, de collectionner les washi tapes et de faire dans « l’esthétique ». Et pour ça, Milanote est assez magique, parce que le résultat est joli, et customisable, quasi sans effort. On peut choisir la couleur et la forme des icones, formatter les titres comme on veut, placer les cartes là où on veut.

En soi, je peux avoir presque exactement les mêmes informations sur Evernote. Mais je trouve le rendu beaucoup plus lisible et agréable sur Milanote. Mon côté ultra pragmatique (celui qui frissonne d’horreur à l’idée de souligner ses titres avec un code couleur) trouve que c’est un détail, mais je dois reconnaitre que c’est quand même plutôt agréable…

Mais pourquoi tu utilises encore Campfire alors ? (parce que Milanote a aussi ses défauts…)

Je sais, pour l’instant j’ai peint un tableau super idyllique de Milanote. Mais toute pièce à son revers…

L’abonnement qui fâche

En fait pour moi, la principale, voir même la seule raison, pour laquelle je ne suis pas passée entièrement sur Milanote, c’est une question de prix. Milanote n’a que deux versions pour les particuliers : la version gratuite et une version par abonnement.

La version gratuite que j’utilise actuellement ne permet d’utiliser que 100 « cartes » en tout (jusqu’à 200 en parrainant d’autres personnes).

Et la version payante, illimitée coûte 10 euros par mois.

Alors oui, si vous avez un métier créatif et que c’est l’outil que vous utilisez tous les jours pour travailler, 10 euros par mois, ce n’est pas grand chose. Mais moi, ce n’est pas mon métier. En plus de cela, si jamais je décide d’utiliser Milanote complètement, que je transfère tous mes personnages, toutes mes notes, etc et que je dépasse la limite des 100 cartes gratuites… Est-ce que cela signifie que je suis obligée de continuer à payer ad vitam aeternam, sous peine de perdre tout mon travail ???

Alors petite clarification, je suis allée vérifier : d’après la FAQ de Milanote, si jamais vous annulez votre abonnement alors que vous avez plus de 100 cartes, vous ne perdez pas les cartes supplémentaires et vous pouvez toujours y accéder, par contre vous ne pourrez pas en ajouter de nouvelle. Pour le coup ça me parait être assez avantageux : cela signifie par exemple que si vous ne faites du wordlbuilding qu’à des moments spécifiques de votre processus, ou que comme moi vous avez une tendance à ne pas toucher votre crayon parfois pendant des mois ou des années, vous conservez quand même vos notes et vous pouvez toujours vous y référer, même sans continuer à payer.

Mais même si cette vérification est rassurante, il n’en reste pas moins que vous êtes à la merci d’une boite qui peut changer de politique, ou faire faillite à n’importe quel moment…

Personnellement, je ne suis pas fan du tout du mode de financement par abonnement, mais je pense qu’il va falloir que je m’y résigne parce que tous les services qui offrent un accès en ligne seront maintenant sur abonnement : pourquoi faire payer le client une fois 60 ou 100 euros pour un logiciel, quand tu peux lui faire payer la même somme TOUS LES ANS ?

Du coup, je ne peux pas vraiment tenir rigueur à Milanote, puisque TOUS les outils dont j’ai parlé dans cet article (Word Anvil, Evernote, Campfire et même d’une certaine manière mon petit wiki bricolé) fonctionnent maintenant sur abonnement… A part le carnet papier !

D’autres points à noter

  • Sur mobile, l’affichage est entièrement linéaire : les cartes sont simplement les unes à la suite des autres, sur une seule colonne. Je n’ai pas réussi à voir mes tableaux en « deux dimensions » même sur tablette, où il y aurait largement la place.
  • En mode dessin, il n’existe que des pinceaux pour dessiner à main levée, ce qui n’est pas évident avec une souris. J’aurais aimé pouvoir utiliser des formes toutes faites comme des rectangles ou pouvoir tracer facilement des traits droits.
  • L’extension de récupération des images sur le web n’existe que pour les navigateurs les plus courants (et j’utilise Vivaldi)

Et comme je le disais, je débute encore dans l’utilisation de cet outil, il a sûrement des défauts que je n’ai pas encore vus…

Ma conclusion : Milanote ou pas Milanote ?

Oui, la recherche de l’outil parfait est sans fin, et c’est aussi une quête très personnelle.

Milanote m’attire énormément parce qu’il coïncide avec ma façon de réfléchir, et ma façon de structurer l’information. Personnellement, autant dans ma vie professionnelle qu’en dehors, j’aime travailler avec des arborescences logiques, qui me permettent de retrouver facilement ce que je cherche, mais aussi de structurer mes idées. Et Milanote me permet de faire cela facilement (et joliment^^).

Mais je peux imaginer sans difficulté que World Anvil par exemple soit un outil absolument magique pour quelqu’un d’autre. Je l’avais trouvé vraiment cool et détaillé et passionnant… Mais juste pas pour moi !


Et vous, à quoi ressemble la « bible » de votre univers ? Un énorme classeur plein de post-it ? Un doc word fourre-tout , Une appli hyper spécialisée ? Une collection de serviettes en papier, de tickets de caisses et de vieux cours de maths ?

Dites-moi tout ! Et si c’est un carnet avec des notes cryptiques et des schémas obscurs, envoyez-nous les photos !

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