Cette semaine, je fais dans le paradoxe : je vous écris un article pour expliquer pourquoi je n’écris pas d’article…. Le comble de la logique ^^
Pour commencer, faisons un petit bilan de mes projets d’écriture en cours…

Bilan avant le printemps
Roman n°2 : projet Windpunk
J’ai commencé la planification de ce roman l’été dernier (été 2018), et j’ai commencé l’écriture pour NaNoWriMo 2018.
A l’heure actuelle, j’ai un peu plus de 52 000 mots sur ce projet, mais je n’y ai pas retouché depuis novembre. Je compte le laisser reposer pendant que je finis les corrections du projet n°1. Avant de reprendre la rédaction du premier jet, j’aimerais retravailler mon plan. Ou faire un plan tout court^^ (j’avais plutôt… une esquisse de plan pour NanoWriMo).
Mais pour l’instant, mon objectif principal est de mettre un point final au roman n°1 !
Roman n°1 : roman policier
Pendant l’été dernier, j’ai donné mon premier roman à lire à mes bêta-lecteurs. Et comme il fallait s’y attendre, ils ont eu des remarques à faire… Fin 2018, j’ai bien analysé ces retours, et je me suis fait une petite (ou pas) liste de choses à corriger. Et c’est mon objectif actuel : venir à bout de cette liste le plus rapidement possible, avec comme modification principale la réécriture du final, qui avait frustré mes lecteurices à différents degrés.
Je ne me suis pas donné d’objectif précis à part que dans le pire du pire des cas, je devrais finir pour le camp NaNo de juillet. Mais dans ma tête, c’est le scénario catastrophe.
Et… j’y travaille. Mais ça n’avance pas autant que ça devrait.
Où l’on parle d’énergie créative
Pendant NaNoWriMo, j’ai un peu trop tiré sur la corde. Je n’écris pas très rapidement comparé à beaucoup d’auteurices (800 mots/heure quand je suis bien partie, souvent beaucoup moins), et en comptant le blog, j’ai écrit plus de 80 heures dans le mois, en plus de mon travail à plein temps. Après ça, pendant tout décembre et une partie de janvier, j’ai eu du mal à me remettre à l’écriture. Heureusement, cet effet « burn-out » a fini par se dissiper.
Malheureusement, même si j’ai eu moins de mal pendant le mois de février à simplement ouvrir Scrivener, on ne peut pas dire que mes progrès aient été impressionnants… En tout, je dois être à 4000 mots depuis fin novembre.
Dans les dernières soirées que j’ai consacrées à l’écriture, il m’est arrivé de ne pas écrire plus de 100 ou 200 mots en plusieurs heures… Ça reste une avancée, mais c’est incroyablement frustrant.
Et il y a une explication assez simple à ma baisse brutale de productivité : mon travail m’épuise en ce moment. Mon chef est parti depuis décembre et pour des raisons de budget, il n’a pas été remplacé. Je fais donc son travail en plus du mien. En théorie il était seulement à mi-temps sur ce projet, mais au cours de l’année précédente il y avait aussi une à deux personnes supplémentaires pour faire le même travail que moi. Donc en résumé, là où nous étions 3 pendant plus d’un an, je dois faire le travail toute seule. Et en plus de la charge augmentée, j’ai aussi hérité des responsabilités, et dans le cadre de l’espace client d’une grosse assurance, il y a une certaine quantité de pression…
Même si je ne fais pas des horaires extrêmes (je pars rarement après 18h30), je suis sollicitée en permanence en plus des tâches que j’accomplissais déjà, et en pratique, c’est épuisant. Je sais, je suis une petite nature, et en plus je culpabilise de « ne pas y arriver » (alors que si, pour le moment je fais le taf).
Out of mana
J’avais entendu parler plusieurs fois de la notion d’énergie créative (Rachael Stephen utilise une métaphore amusante où elle parle de « mana » comme dans beaucoup de jeux vidéos). Selon certain.e.s auteurices, l’être humain a une quantité limitée de volonté ou d’énergie au cours de la journée que certaines activités ou expériences consomment plus ou moins rapidement. Beaucoup d’auteurices préfèrent d’ailleurs écrire le matin au réveil, avant de laisser la fatigue et les soucis de la journée s’installer (malheureusement, c’est impossible pour moi de me lever à 5h pour écrire, je fais tellement de conneries quand je manque de sommeil que ce serait proche du suicide). En tout cas cette notion était assez floue pour moi jusque là (et je me méfie de tout ce pour quoi on ne me présente pas de bases scientifiques solides^^), mais elle a pris une certaine réalité récemment. Effectivement, même si je ne suis pas « physiquement » fatiguée, l’impact du stress et de la sollicitation constante est bien là, et même si je n’ai pas fait le lien immédiatement, je constate bien que j’ai plus de mal à être créative.
J’en profite pour faire un petit rappel à toutes celles et ceux qui culpabilisent de ne pas écrire. Il y a beaucoup d’articles sur le net qui prêchent que « si vous n’avez pas le temps d’écrire/n’arrivez pas à écrire, c’est que vous ne voulez pas vraiment écrire ». C’est à la fois très vrai, et très faux. C’est une question de priorisation : effectivement, vous pouvez négligez vos responsabilités professionnelles ou ne pas vous occuper de vos enfants ou d’un parent malade pour écrire. Si vous le voulez vraiment, vous le pouvez, mais je ne suis pas sûre que ça fasse de vous une meilleure personne… L’important, c’est de prioriser ce que vous pensez être vraiment important : ce n’est pas la même chose de sacrifier une heure d’écriture pour voir des amis que vous n’avez pas vu depuis longtemps que pour jouer à Candy Crush sur votre téléphone (sauf bien sûr si votre objectif dans la vie est de devenir champion.ne olympique de Candy Crush^^).
En dehors de ça, il y a aussi des moments où il est légitimement difficile d’écrire. L’écriture peut aider dans les moments difficiles mais si ce n’est pas le cas, ce n’est pas nécessaire d’ajouter une couche de culpabilité par dessus la fatigue, le stress ou les problèmes psychologiques que vous pouvez avoir.
Encore une fois, l’essentiel, c’est d’arriver à déterminer quand vous avez réellement besoin de repos, et quand vous essayez seulement de trouver des excuses…
Et avant de décider d’arrêter d’écrire pour un moment, vous pouvez chercher à attaquer directement la cause à la racine…
Trouver des solutions
D’accord, c’est souvent plus facile à dire qu’à faire^^.
Dans mon cas, je n’ai pas vraiment de solution à ce problème. J’ai signalé à ma hiérarchie que cette situation ne me paraissait pas tenable sur le long terme. Ne serait-ce que parce que si je choppe la grippe (ou que je donne ma démission^^), ils risquent d’être bien embêtés. Mais comme ce sont des histoires de budget avec des décisions prises en très haut lieu par des personnes que je ne croiserai même probablement jamais, je ne suis pas sûre que mon avis change grand chose à la question… Mais j’ai refait mon CV ce weekend, si jamais la situation devient vraiment trop intenable^^.
En dehors de ça, j’ai adopté la technique de la douche chaude… J’ai déjà remarqué que j’ai tendance à avoir des idées sous la douche, et ça me permet aussi de me détendre et d’être dans un meilleur état d’esprit pour écrire. Ça ne fait pas de miracles non plus…
Du coup, comme je n’ai vraiment pas envie d’arrêter d’écrire mais que je n’avance pas assez, j’ai opté pour un compromis.
L’impact sur le blog
En commençant ce blog, j’avais peur qu’il n’ait un impact négatif en réduisant mon temps d’écriture. Mon plan pour éviter ça était d’essayer d’avancer sur mes articles entre midi et deux au boulot. Le souci, c’est qu’avec l’augmentation de ma charge de travail, ma pause déjeuner qui pouvait s’approcher des deux heures auparavant se trouve pas mal réduite. En plus de ça, je commence à avoir des réunions sur ce créneau, et même si je n’ai pas de réunion, quand je suis à mon bureau, je suis souvent interrompue (y compris si je suis visiblement en train de déballer ma salade du jour sous les yeux de mon interlocuteur). Et même quand je ne suis pas interrompue… ben j’ai besoin de souffler !
Ça fait un moment que je me demande s’il ne serait pas préférable de passer à un article une semaine sur deux et jusqu’à présent j’ai tenu le rythme d’un article par semaine (hors vacances). Pour ma santé mentale, et surtout pour la bonne progression de mon roman, je pense qu’il est temps d’espacer un peu plus mes articles, au moins le temps que je finisse mes corrections…
Donc voilà, je voulais ne pas écrire d’article cette semaine, et j’ai écris un article pour expliquer pourquoi je ne le faisais pas^^. C’est loupé… Mon prochain article sera donc dans deux semaines ! Et comme dirait la Développeuse du Dimanche, prenez soin de vous !
Je te souhaite beaucoup de courage pour tenir dans cette situation professionnelle qui n’est vraiment pas évidente à gérer. Je connais ça un peu parfois, même si de mon côté c’est plutôt les montagnes russes (soit tout est urgent et je suis débordée, soit j’attends des retours de tout le monde et je m’ennuie). C’est normal que tu n’aies pas le temps de tout faire. J’ai aussi réduit la fréquence de mes articles en début d’année et franchement ça libère pas mal. Si tu tiens vraiment à faire progresser ton roman, il faut que ce soit ta priorité, tes lecteurs de blog patienterons et seront là à ton retour 🙂 Et puis c’est normal aussi que la réécriture te prenne plus de temps que prévu, c’est un monstre cette affaire !
Allez, tiens bon, j’attends tes histoires avec impatience
Merci pour tes encouragements ! Heureusement, je suis en vacances vendredi soir, je devrais avoir un peu de temps pour me reposer et pour écrire^^