Après moult délibérations avec moi-même, j’ai décidé de vous proposer un petit résumé des remarques principales que j’ai reçues de mes bêta-lecteurices à propos de mon premier roman.
J’ai hésité (et même demandé son avis à Twitter, merci à celles et ceux qui m’ont répondu), parce que j’avais peur que ça n’intéresse que moi… Mais je vais essayer d’expliquer ce que je compte faire pour régler chaque problème, en illustration de ce que je disais dans mon article sur l’analyse des retours, pour en faire une sorte d’étude de cas. Avant de me lancer dans cette phase de bêta-lecture, j’avais lu un article de Lynda Guillemaud sur ce principe, qui m’avait pas mal inspirée.
Donc voilà, j’espère que ça vous plaira. Sinon tant pis, promis je ne recommencerai pas^^…

Contexte
Pour que vous ne soyez pas perdus, voici la présentation, façon quatrième de couverture, que j’ai écrit pour mon roman, qui s’intitule pour le moment #Murder (mais ça n’a pas convaincu mes bêta-lecteurices^^) :
Quand Roxanne, une patiente mutique, arrive dans son service psychiatrique, Étienne est intrigué. Pour ne pas dire obsédé. Il est convaincu qu’elle a été témoin d’un meurtre, et quand ils survivent tous deux à une tentative d’assassinat, la police est forcée de se ranger à son avis. Étienne n’a alors que son cynisme et sa connaissance de la nature humaine pour faire face à un serial killer. Et Internet. Surtout Internet…
Soyez indulgent.e.s, c’est pas facile de résumer un roman…
Une quinzaine de personnes s’étaient portées volontaires pour cette bêta-lecture. Sur la quinzaine, j’ai eu 9 réponses complètes au questionnaire, et deux réponses partielles.
Voilà donc un résumé des points principaux qui m’ont été remontés, à peu près unanimement. Ce n’est absolument pas exhaustif, ce ne sont que les grands axes d’amélioration. Chaque bêta-lecteurice a bien sûr ses propres remarques, de préférence contradictoires^^.
Les points positifs
Oui, il y en avait ! C’est important de garder à l’esprit ce qui a plu aux lecteurices, ça permet de savoir ce qui a bien fonctionné (et d’avoir un peu moins envie de jeter son manuscrit aux orties^^).
- La lisibilité
C’est le point qui me rassure le plus. C’est mon premier roman, et j’avais peur que ce soit… juste vraiment de la merde (excuse my french). Mais neuf de mes bêta-lecteurices (qui pour la grande majorité n’étaient pas des auteurices et ont proposé par curiosité/bonté de cœur, merci à eux et elles !) ont lu mon roman jusqu’au bout. Et plusieurs se sont plaints d’avoir à s’arrêter en fin de chapitre pour remplir mon questionnaire, parce qu’il.elle.s étaient pressé.e.s de lire la suite.
Mon roman n’est peut-être pas parfait, mais au moins on peut le lire jusqu’au bout sans mourir d’ennui. Ça me parait déjà être une énorme victoire ! (non ce n’est pas triste du tout^^).
Un certain nombre de points ont plu, avec plus ou moins d’unanimité :
- Les phases d’enquêtes
- Certains personnages secondaires, en particulier un que tout le monde a adoré sans exception (et que j’adore aussi, ça tombe bien)
- Les scènes avec Roxanne (même si elle n’était pas tout à fait assez présente)
- L’intrigue était suffisamment inattendue. Même s’il n’y a pas spécialement de twist extraordinaire, personne n’a eu l’impression de tout connaitre à l’avance.
Les points à améliorer
Le personnage principal
- Les critiques :
C’est un des soucis majeurs de mon roman, la plupart des lecteurices l’ont trouvé agaçant. Il a été décrit comme « immature », « chien battu », pratiquant trop l’auto-flagellation, se plaignant trop, etc…
Personne ne l’a trouvé vraiment insupportable, mais le consensus était qu’il était globalement énervant. Comme le récit est à la 1ére personne, ses pensées sont omniprésentes.
Cette critique a peut-être été la plus compliquée à gérer pour moi. Même si mon héros est très différent de moi par beaucoup d’aspects, il partage certains de mes goûts (par paresse d’autrice débutante, qui trouve plus facile de se souvenir des goûts du héros si ce sont les mêmes que les siens) et surtout il partage certains de mes processus de pensée. Ce n’est pas très agréable de se demander si les gens vous trouvent effectivement énervante comme ça dans la vraie vie (oui, l’auto-flagellation est en effet un de mes sports favoris^^). Mais j’ai fait la part des choses, même si je lui ai donné mon goût du thé, il n’est pas moi, je ne suis pas lui. Passons à la suite^^.
- Mon plan d’action :
Pour résoudre ce problème, j’envisage plusieurs choses :
D’abord, faire une relecture complète de mon roman et alléger les monologues internes. J’ai notamment quelques scènes où il y a beaucoup de pensées et assez peu d’actions. Je vais peut-être essayer de surligner les monologues intérieurs dans le texte, pour me rendre compte de là où ils sont les plus présents.
Ensuite je vais reprendre spécifiquement les scènes où le héros se sent coupable. Certaines de ses décisions sont plus que discutables et ont des conséquences catastrophiques, mais j’ai peut-être forcé la dose sur la culpabilité. Je voulais être sûre qu’il ne paraisse pas insensible et que ses actions n’apparaissent pas comme « normales », mais il faut peut-être que je joue sur le dosage. Je pourrais aussi suivre le conseil classique du « show don’t tell », et montrer sa culpabilité au lieu de le faire se traiter d’abruti pendant 40 pages^^.
La dernière chose que je compte faire à ce sujet, c’est de reprendre mes quelques premières scènes. D’après les retours, il n’est pas très sympathique dès le début : il s’ennuie en réunion, il est fataliste et suicidaire sans qu’on comprenne trop pourquoi, etc.
Je dois réécrire ces premières scènes pour plusieurs raisons, mais un de mes objectifs sera d’augmenter son coefficient sympathie dès la première scène.
- Un exemple d’interprétation de critique
Mon héros est étudiant en psychiatrie, et une bêta-lectrice a été très véhémente sur le fait qu’il n’était pas du tout crédible en tant que diplômé en médecine, parce qu’il était trop immature, ne s’exprimait pas et ne réagissait pas comme un médecin. Cette critique m’avait beaucoup inquiétée, parce qu’elle remettait en cause quasiment toute mon intrigue et parce que ma bêta-lectrice appuyait son argument sur le fait qu’elle avait plusieurs médecins dans sa famille et qu’ils ne se comportaient pas comme ça.
J’ai beaucoup réfléchi à cette critique, j’ai aussi demandé son avis à un autre bêta-lecteur qui a également plusieurs médecins dans sa famille. Aucun.e autre lecteurice, y compris celui qui venait d’une famille de médecin ne m’a fait cette remarque. De mon côté, je sais d’expérience que « études longues et difficiles » n’est absolument pas synonyme de maturité, au contraire même. La pression a tendance à augmenter ce genre de comportements (que ce soit en matière de vulgarité, de sexe, de consommation d’alcool, de bizutage, etc) et la médecine a une réputation encore moins bonne que les écoles d’ingé que j’ai fréquentées…
Donc mon héros restera étudiant psychiatre. Par contre, son background en psychiatrie pourrait être mieux utilisé. L’idée que j’ai pour l’instant serait de lui faire analyser un peu plus les personnalités des gens qu’ils rencontrent dans l’histoire. Ça peut être intéressant, un peu humoristique, et effectivement renforcer cette partie du personnage qui est sous-utilisée. Il faudrait aussi que mon héros analyse un peu plus le profil du tueur.
Donc je ne vais pas appliquer tel quel le conseil de ma bêta-lectrice, mais je ne le jette pas non plus : je vais l’utiliser autrement.
La fin
- Les critiques
Je vais essayer de rester loin des spoilers… Mon héros est psychiatre, pas flic, et j’ai pris le parti de laisser la police résoudre pas mal de choses à la fin, ce qui rend mon héros assez passif. Pas mal de bêta-lecteurices ont été frustré.e.s de ce choix, et la majorité d’entre eux ont trouvé la fin beaucoup trop rapide.
- Mon plan d’action
Pour l’instant, je n’ai pas envie d’abandonner entièrement mon parti pris, qui me parait logique et a une importance thématique (je le ferai peut-être si en cherchant une maison d’édition, j’ai suffisamment de retours sur ce point). Par contre, même les lecteurices qui ont trouvé ce parti pris intéressant ont trouvé la fin trop rapide, et ont eu l’impression que j’avais voulu m’en débarrasser au plus vite. Et il faut absolument que je fasse quelque chose à ce propos !
Je vais donc essayer de redonner un rôle plus actif au héros dans l’enquête. Et surtout, le héros est également spectateur dans la résolution d’une autre partie de l’intrigue. Cette partie concerne son métier, et ici il n’y a aucune raison que la résolution ait lieu hors-champ menée par un autre personnage. Je vais essayer de remettre le héros sur le devant de la scène à ce niveau-là.
Dans les deux cas, je n’ai pas encore la solution, et ça risque d’être compliqué, mais je n’ai pas le choix, il faut que je résolve ce problème.
Edit : une douche un peu trop longue m’a donné une piste. L’eau chaude est la solution à tous vos problèmes d’inspiration…
Les premières scènes
- Les critiques
Je n’ai pas eu de critiques unanimes sur le début, contrairement aux points précédents. Par contre, j’ai eu un faisceau de remarques qui m’ont amené à penser que ce serait une bonne idée de reprendre les quelques premières scènes.
Dans les premières scènes, on découvre le « monde ordinaire » du héros, (cf les étapes du Voyage du Héros), c’est-à-dire l’hôpital : l’équipe médicale, les patients. On fait aussi la connaissance de la famille du héros.
J’ai eu différentes remarques : un lecteur s’est ennuyé, d’autres ont trouvé le héros antipathique, d’autres étaient perdus sur les noms des personnages. Dans la suite du roman, j’ai eu plusieurs critiques qui étaient dû à une incompréhension sur le personnage de Margaret, une autre psychiatre.
Encore une fois, c’est important d’analyser les retours en profondeur, et surtout de réfléchir à leurs implications : j’aurais pu me contenter de dire : « le lecteur n’a rien suivi, c’était écrit noir sur blanc dans le chapitre 1 ». Ce que je choisis d’en retirer, c’est que l’information n’était peut-être pas claire, et surtout qu’elle était perdue dans la masse : j’ai présenté beaucoup trop de personnages dans les premières scènes, dont la majorité n’ont qu’une importance minime dans la suite du roman…
- Mon plan d’action
Je vais faire une liste des informations que je veux absolument faire passer dans mes premières scènes, et je vais essayer de les réécrire en me limitant à ces informations.
J’aimais beaucoup le principe de ma première scène : une réunion d’équipe où l’on décide si de nouveaux patients vont être inclus dans le service hospitalier. C’était intéressant parce que ça donnait une vision réaliste du fonctionnement du service, tout en amenant tout de suite un mystère sur le personnage de Roxanne, mais cela oblige à présenter d’emblée une demie-douzaine de personnages très secondaires. Il faut que je trouve un moyen de simplifier mon introduction pour la rendre plus efficace…
Les points techniques
D’après les critiques que j’ai reçues, il y a un certain nombre de points qui ne sont liés ni à mon intrigue ni à mes personnages que je peux améliorer. C’est ce que j’appelle les points « techniques » :
- Dans certains de mes dialogues, il est difficile de savoir qui parle. Certains de mes personnages ont également des voix trop semblables (les dialogues sont une de mes faiblesses, à tel point qu’au début, je « racontais » les conversations au lieu de mettre des dialogues).
- Je n’ai pas mis assez d’indicateurs de temps, il n’est pas facile de se repérer temporellement dans mon roman.
- Il faut que je rajoute des indications sur les personnages secondaires qu’on n’a pas vu depuis longtemps pour rafraichir la mémoire du lecteur.
- Au niveau style, j’ai à la fois des tournures trop informelles (je suis allée trop loin dans le côté « parlé » de la 1ére personne, et comme pour les dialogues, il ne faut pas viser le réalisme total) et une tendance à la lourdeur. J’ai aussi tendance à « montrer puis dire », un des défauts soulignés par le super article de Mythcreants sur les 6 erreurs d’écriture fréquentes dans les manuscrits.
- Une bêta-lectrice autrice m’a fait remarquer que je ne décrivais pas assez les émotions du héros dans certains passages (ce qui est ironique puisqu’on connait beaucoup trop ses pensées). Il faut que j’investigue ce point.
Pour ces corrections-là, je n’ai pas vraiment de plan d’action. Une fois que j’aurais fini les « gros travaux » (c’est-à-dire réécrire le début et la fin entre autres, et ajouter/supprimer certaines scènes), je traiterai ces points un par un. Ce n’est pas la peine de corriger des dialogues qui seront supprimés. J’essaierai aussi d’y faire attention si j’écris de nouvelles scènes. Ce sont des erreurs que j’espère ne plus refaire dans mes prochains romans.
Et le reste…
Ce n’est bien sûr pas une liste exhaustive des corrections que j’ai à faire, simplement les points principaux et ceux que je trouve les plus intéressants à partager.
Je compte aussi faire quelques ajustements sur le caractère de certains personnages, enlever une ou deux scènes qui ne fonctionnent pas, rajouter un peu plus d’impact à certains évènements, corriger quelques détails un peu incohérents, etc…
Je ne vais pas tenir compte de 100% des remarques que j’ai reçues. Certaines sont contradictoires, beaucoup n’ont été signalées que par un.e lecteurice sur dix. Je vais me concentrer sur ce qui a été relevé le plus souvent, et sur les corrections qui selon moi apporteront le plus à l’histoire.
Voilà, j’espère que vous avez trouvé cette « étude de cas » intéressante. J’avoue que le but est aussi de me remettre le pied à l’étrier pour commencer ces fameuses corrections. J’étais censée m’y mettre début janvier et au moment où j’écris, nous sommes le 19, et tout ce que j’ai fait c’est de remettre à jour mon plan pour refléter l’état actuel de mon manuscrit… Je ne suis pas très fière de moi^^.
Cet article est TROP intéressant !! Je suis en plein dans la même phase que toi et je pense que j’aurais dû organiser mes retours un peu plus intelligemment. J’ai juste envoyé mon texte avec « Bonne lecture les copains !! » J’ai de bons retours, mais je pense que j’aurais dû pousser un peu mes bêtas lecteurs en leur posant des questions plus spécifiques. Mais j’ai sans doute un peu peur de la critique. Je pense faire un second round de bêta lecture, un peu plus propre. Plus organisé. L’idée du questionnaire est vraiment pas mal ! Merci beaucoup pour ton article !
Merci ! Bon, je suis soulagée alors si c’était pas trop ennuyeux^^. Côté bêta-lecteurs, j’ai fait ce que tout le monde déconseille : j’ai pris en majorité des amis et de la famille… Parce que c’est quand même vachement plus facile à trouver ! Mais du coup, j’ai choisi le questionnaire, en me disant que c’était un bon moyen pour avoir de vraies critiques détaillées, et éviter l’écueil des critiques « trop gentilles ». Parce que en demandant « est-ce que tu as aimé mon livre ? » effectivement il y a plus de chances que des proches répondent qu’ils ont aimé pour ne pas me blesser, ou simplement ne sachent pas quoi dire (ça devait être la première bêta-lecture pour tout le monde ou presque). Du coup en posant des questions chapitre par chapitre du style « quelle scène tu as préféré/le moins aimé ? » ou « qu’est-ce que tu penses de tel ou tel perso ? », ça aide à la fois à être plus précis, et plus objectif je pense. En tout cas j’ai réussi à obtenir des vraies critiques, et c’est ce que je voulais^^. Après, j’essaierai sûrement d’améliorer ma façon de faire la prochaine fois (la difficulté c’est de trouver l’équilibre en des questions trop précises qui orientent trop le lecteur et des questions trop vagues auxquelles il ne saura pas quoi répondre), mais au moins j’ai de quoi travailler et améliorer mon roman, et ça c’est vraiment cool !
Déjà, bravo !
D’une part parce que cet article est très intéressant, clair, et que je ne me sens pas spoilée sur l’histoire (au contraire, je suis bien intriguée) 🙂
Et d’autre part bravo de t’être soumise à cet exercice, recevoir les premières critiques sur son bébé n’est pas vraiment un moment agréable, et on sent d’ailleurs que certaines remarques t’ont touchée. Mais tu as réussi à les analyser avec beaucoup de justesse et à les accepter, donc tu m’as l’air très bien armée pour attaquer la suite !
Quelques remarques sur les points que tu soulèves :
– Je crois me souvenir de ce questionnaire dont tu parles, ça m’intéresserait beaucoup de savoir quel type de questions tu poses ! (et j’ai peur de t’avoir déjà posé la question et oublié …)
– Julien Hirt et Stéphane Arnier ont eu toute une conversation hier sur Twitter que tu trouveras peut-être instructive puisqu’elle parle aussi d’un personnage principal difficile à aimer. Premier point : ce qui nous agace chez un personnage de roman ne nous fait pas forcément réagir de façon négative dans la vraie vie. Donc vraiment, ne prends pas les critiques sur ce perso comme des attaques sur ta personnalité 🙂
– Sur ta première scène, je parle sans savoir mais si le problème de la multiplication des noms est lié au nom des patients cités, tu peux peut-être les évoquer (tous ou certains) à travers des numéros de dossier plutôt que des noms ?
Bon courage pour la suite du travail, j’ai hâte de voir le résultat
Merci ! Alors si ça t’intéresse, je peux t’envoyer le questionnaire, mais en gros, j’ai posé à peu près les mêmes questions pour chaque chapitre (avec quelques questions en plus sur des points précis où j’avais des doutes) : quelle était leur réaction à chaud, leurs suppositions sur la suite (ça c’était le plus marrant à lire), ce qu’ils avaient préféré et le moins aimé dans le chapitre, s’il y avait des incohérences, ce qu’ils avaient pensé des différents personnages.
A la fin, j’ai rajouté des questions générales sur tout le roman : ce qu’ils avaient pensé des différents aspects de l’histoire (enquête, vie à l’hôpital), quelques questions sur le style, les points faibles et les points forts.
Et pour terminer, quelques questions sur eux et la lecture (notamment quel genre de livres ils lisent le plus).
J’avais aussi ajouté une petite préface pour expliquer quel genre d’informations m’intéressait.
Ce n’est probablement pas le questionnaire parfait, mais je suis vraiment contente de la qualité des retours que j’ai reçus. Ou alors c’est juste que tous mes bêta-lecteurs sont géniaux^^ (faut pas que je le dise trop fort, certains me lisent ils risqueraient de prendre la grosse tête^^)
Stephane Arnier et Julirn Hirt sont des maîtres spirituels qui s’ignorent.
Oh non, c’est Stéphane le maître spirituel: moi je ne suis qu’un inconscient !