Où l’on parle d’hébergeur, de jeu de rôle et du temps à attendre avant d’attaquer le jet suivant…
Depuis que j’ai fini le premier jet de Rêveuse fin janvier, j’ai pris une petite pause niveau écriture, pause dont je commence à sortir doucement avec le retour des beaux jours. J’en profite pour faire un bilan de mes activités créatives de ces derniers temps, et de mes projets à venir.

Un « bloggiversaire » qui n’était pas un cadeau
Mon blog au eu 3 ans mi-avril ! Il semblerait d’ailleurs que cet article soit mon 85éme, j’approche doucement de la centaine… Je suis assez fière d’avoir réussi à écrire régulièrement dans ce blog pendant ces trois dernières années, même si je ne le fais clairement pas à un rythme effréné. Je me suis un peu écartée du rythme « un article toutes les deux semaines » ces derniers temps, mais j’ai décidé de ne pas me « forcer ». Je préfère écrire des articles sur lesquels j’ai réellement des choses à dire, que d’écrire simplement pour suivre un planning. Et forcément, comme j’ai mis mon roman en pause, et que je me suis concentrée sur d’autres sujets que l’écriture, j’ai moins de choses à dire sur ce blog.
Pour le futur de ce blog, mon objectif est de maintenir le rythme d’un article toutes les deux semaines autant que possible, c’est une bonne fréquence pour le type d’article que j’écris, mais je ne m’y engage pas de manière absolue. J’avais besoin de « vacances », et mes articles n’en seront que meilleurs ensuite. En tout cas, j’espère^^.
Et je n’ai pas été inactive du tout par rapport à ce blog pendant le dernier mois, puisque l’anniversaire des 3 ans s’est aussi soldé par une augmentation drastique du prix de mon hébergeur… Et comme je ne génère aucun revenu sur ce blog, je n’ai pas non plus envie de me ruiner à le faire tourner. J’ai donc changé d’hébergeur (je suis passée de Bluehost à Interserver pour celles et ceux que ça intéresse), ce qui m’a couté un peu d’effort et pas mal de stress. Mais au final, il semblerait que la migration se soit bien passée. En tout cas, mon blog ne s’est pas transformé en citrouille au 15 avril, ouf^^.
Un scénario sur le feu
J’en ai déjà parlé une fois ou deux sur le blog, je suis aussi rôliste à mes heures perdues. J’ai toujours des scrupules à dire ça, parce que contrairement aux « vrai.e.s » maitres de jeu, je n’ai jamais mené de campagne de jeu de rôle complète. Je me contente d’écrire un scénario « one-shot » (qui se joue en une soirée) de temps à autres, et de recruter mes collègues pour une soirée.
Cette fois, j’ai écrit un scénario pour l’anniversaire de ma petite soeur (joyeux anniversaire poulette !), et peut-être que j’essaierai de le jouer en ligne avec mes amis et collègues, si j’arrive à trouver un moyen pratique de faire ça.
En tant qu’autrice, c’est un exercice super intéressant (d’ailleurs j’ai écrit un article là-dessus il y a longtemps). Cela oblige à concevoir une histoire, des personnages, un environnement, mais en laissant le tout assez flexible pour que les joueurs et joueuses puissent faire leurs propres choix et mener l’histoire comme bon leur semble. Pour quelqu’un comme moi qui aime bien tout maitriser, et qui est très intimidée par l’improvisation, ça fait un petit peu peur^^. Mais je pense que justement, on a tendance à sous-estimer ses propres capacités à improviser. En tout cas, je me suis bien amusée à préparer ce scénario, et je suis pressée de voir ce que mes joueurs et joueuses en feront. Justement, un des intérêts du jeu de rôle, c’est d’avoir en direct la réaction du « public » à l’histoire, à l’ambiance mise en place par les descriptions et les dialogues que vous êtes obligé d’improviser au fur et à mesure. Mais les joueurs/euses conduisent aussi l’histoire et il faut s’y adapter à son tour. Un vrai challenge, mais qui ne peut faire de moi qu’une meilleure autrice je pense^^.
Rêveuse, le retour
Cela fait maintenant un peu plus de trois mois que j’ai fini mon premier jet de Rêveuse, et je suis prête à le ressortir de son tiroir, ou plutôt de son dossier…
Trois mois est une durée raisonnable pour laisser reposer un premier jet, même si certain.e.s auteurices conseillent plutôt 6 mois. Dans mon cas, j’ai envie de reprendre ce projet, et je me sens prête à le faire, donc autant en profiter, et ça m’aidera peut-être à ne pas mettre 7 ans à écrire ce roman-ci…
A vrai dire, la durée de trois mois est plutôt de l’ordre de la coïncidence que d’un choix délibéré, même si c’est un nombre rond, et une durée qui semble raisonnable. J’avais des projets personnels en cours, et trois mois est le temps qu’il m’a fallu pour en venir à bout, et pour avoir de nouveau assez de bande passante mentale pour me remettre à l’écriture.
Ecrire ou ne pas écrire, là est la question
Je ne vais pas entrer dans le détail, mais le gros de mes « projets personnels » consistait à affronter des problèmes liés à ma santé mentale. Entre autres, je suis maintenant suivie par des spécialistes (une psychologue entre autres), ce que je ne saurais que vous recommander. Avec la santé mentale, on se dit souvent que ce n’est « pas si grave » et c’est une erreur. Et si on en croit les témoignages, le monde de l’écriture a l’air particulièrement touché (sans doute parce que d' »imagination » à « anxiété », la distance à franchir est très très courte), donc voilà, si vous pensez que ce n’est « pas si grave », n’attendez pas que ça le devienne.
Dans tous les cas, je sais que sur le long terme, les bénéfices seront très grands, mais sur le court terme, les derniers mois ont été plutôt éprouvants mentalement, amplifié par l’isolement que cette merveilleuse période de pandémie nous apporte… J’ai donc fait le choix de lâcher du lest et de m’autoriser à être « paresseuse » pendant cette période, sans me forcer à être créative à tout prix. Mais c’est une décision à double tranchant, puisqu’écrire est aussi un bon moyen de se changer les idées, d’éviter de tourner en rond avec ses idées noires, ou même d’exorciser ses problèmes. D’ailleurs, Rêveuse est clairement un roman cathartique pour moi, un roman qui m’a déjà aidée à canaliser des émotions tumultueuses dans le passé, et qui m’aidera j’espère à digérer leur résolution maintenant. Mais si cela ne m’aide pas directement, je me serais changé les idées, et j’aurais un deuxième jet de mon roman, donc je n’ai pas grand chose à perdre dans l’équation.
Mon plan de bataille pour Rêveuse
Pour l’instant, mon plan de bataille est très simple : relire mon « jet 0 » et prendre des notes.
Je m’empêche de corriger quoi que ce soit en relisant, parce que je suis très consciente qu’une bonne partie de ce que je relis n’est pas définitif (surtout sur le début), et que ce n’est pas vraiment la peine de perdre du temps à corriger des détails dans des scènes qui seront de toute manière coupées au montage.
Pour les notes que je prends, elles ont deux objectifs principaux :
- Alimenter la « bible » de mon roman
L’objectif, c’est d’avoir un document qui regroupe tous mes personnages et leurs caractéristiques, mais aussi toutes les informations sur mon univers auxquelles je pourrais avoir besoin de me référer plus tard. C’est une bonne idée dans la plupart des cas (surtout si vous comptez écrire une série épique en 45 tomes…), mais c’est particulièrement important pour moi qui ait une mémoire de poisson rouge et une tendance à inventer des détails d’une page à l’autre, sans les prévoir à l’avance.
Pour cela, j’utilise Campfire Pro, sur lequel j’ai écrit un article l’été dernier il me semble. Je n’ai qu’à moitié préparé mon univers avant d’écrire ce roman, et maintenant il faut que je récupère tous les petits (et moins petits) détails que j’ai ajouté au fur et à mesure. Même chose pour les personnages secondaires, j’ai tendance à les créer dans l’instant, au moment où mes personnages principaux les rencontre. Et ensuite j’oublie leur nom et je les appelle « XXX » pendant le reste du roman.
Bref, je veux rassembler tout ce que j’ai déjà créé dans un format clair et utilisable, pour pouvoir ensuite fixer une version un peu plus définitive. Une fois que j’aurai listé ce que j’ai écrit, je pourrai plus facilement vérifier que tout est cohérent, combler les trous s’il y en a, corriger ce qui peut me sembler illogique (par exemple, il faut que je re-réfléchisse à la tenue féminine la plus courante dans ma ville, puisque celle que j’ai choisi pour l’instant n’est pas entièrement logique par rapport à sa géographie), ou inapproprié (un des peuples de mon histoire a peut-être trop de points communs avec la culture bédouine, et j’aimerais m’assurer que je ne suis pas en train de tomber accidentellement dans le stéréotype ou l’appropriation culturelle).
Une fois que j’aurai remis au point les règles de mon univers, et complété les éléments qui me manquent, je serai plus sereine pour attaquer ma réécriture. Et j’aurais tous les éléments sous la main, si je veux me souvenir de l’orthographe du nom de tel personnage ou du plat préféré de tel autre.
- Etablir le plan de mon jet 0 et préparer celui du suivant
Quand j’ai écrit le mot « fin » de Rêveuse, j’ai hésité à ne pas m’arrêter là et reprendre le début. Ma vision de l’histoire et de son univers a tellement changé au cours de l’écriture, que quand je suis arrivée à la fin, le roman n’avait plus vraiment de début. Ou plutôt je savais que presque tout ce que j’avais écrit au début devrait être réécrit. J’aurais pu considérer que je n’avais pas vraiment fini tant que ces scènes n’avaient pas été réécrites, mais j’ai préféré m’arrêter là, et me donner le temps de repenser soigneusement mon plan dans son ensemble. Je n’avais pas très envie de réécrire ces scènes pour me rendre compte en relisant l’ensemble que tout doit être encore modifié.
Mais l’objectif de cette relecture est donc aussi de fixer cette fois une structure solide pour mon roman, maintenant que je sais quelle histoire je raconte (oui, il a dû me falloir environ 80 000 mots avant de finalement découvrir mon intrigue, ce n’est pas le processus le plus efficace qui soit^^).
Je vais donc, faire un plan de ce que j’ai déjà écrit (même si j’ai déjà ce plan dans les grandes lignes en regardant mes chapitres dans Scrivener), établir une chronologie à peu près propre des événements, et fixer le plan de mon prochain jet. Ecrire mon tout premier jet d’après un plan n’a pas l’air de très bien fonctionner pour moi, il semblerait que j’ai besoin de « découvrir l’histoire » en l’écrivant, par contre, je sais que je n’ai aucun problème à ensuite repartir du plan de ce que j’ai écrit et l’améliorer pour toutes les phases de révision.
Il me faudra sûrement quelques phases de brainstorming, puisque même si la fin de mon roman est à peu près fixée, et que je sais déjà que je dois réécrire certaines scènes, et comment les réécrire, il me reste quelques zones d’ombre. Notamment, j’ai décidé que mes deux héroïnes se connaitraient déjà auparavant, mais je ne sais pas trop pourquoi/comment, et j’ai aussi un personnage secondaire qui devrait avoir sa propre intrigue mais qui pour l’instant n’en a pas vraiment… Il faut, soit que j’arrive à lui construire une histoire qui consolide l’intrigue principale (et j’ai une ou deux piste pour ça), soit que je le supprime purement et simplement.
Un planning
Pour l’instant, je n’ai passé que deux soirées sur ma relecture, et j’ai relu moins d’une centaine de pages word, sur quasiment 500. Il va probablement me falloir 2 ou 3 semaines pour mener cette relecture au bout. Ensuite, il faudra que je me laisse un moment pour remettre toutes mes notes au propre, les réorganiser, et m’attaquer à la partie brainstorming/planification.
Dans ce cas, je pourrai viser le Camp NaNoWriMo de juillet pour commencer le jet suivant…. Ca pourra être un objectif de travail, mais il ne sera pas gravé dans le marbre dans tous les cas.
Pour finir
Pour l’instant je suis encore ambivalente sur ma reprise de l’écriture. Quelque part, je suis enthousiaste pour ce roman, et je suis pressée de m’y replonger, d’un autre côté je ne suis probablement la seule à penser qu’il est difficile d’être enthousiaste pour quoi que ce soit en ce moment^^.
Et bien sûr, les révisions sont toujours une phase difficile : il faut affronter son roman, tel qu’il est et plus tel qu’on l’a rêvé, avec tous ses défauts bien réels. Ma première séance de relecture a été désagréable, les premiers chapitres étaient bourrées d’exposition hyper lourde, sur des sujets pas intéressants. D’un autre côté, je sais que les révisions peuvent être très libératrices. Je trouve les scènes du début mauvaises, parce que ce que j’écrivais ne m’intéressait pas, et c’est bien pour ça que j’ai décidé de modifier mon intrigue et mon univers ensuite. Et c’est bien pour ça que je vais pouvoir me débarrasser de ces passages que je trouve nuls, pour en mettre de meilleurs à la place. C’est ça la magie des révisions… Une mauvaise scène n’est pas une fatalité. Il suffit de la réécrire !
Et vous, quelle partie du processus d’écriture préférez-vous ? La planification, l’écriture, les révisions ? Combien de temps attendez-vous avant d’attaquer les révisions ? Et pourquoi ? Je suis curieuse de savoir…